La crise a raison d'un des grands projets italiens : le gouvernement de Silvio Berlusconi supprime le financement du chantier - déjà controversé - de pont enjambant le détroit de Messine, entre Calabre et Sicile. Une mesure qui doit permettre d'économiser 1,8 milliard d'euros.

La Chambre des députés italiens, en accord avec le gouvernement de Silvio Berlusconi, a décidé de mettre un terme au financement du projet de pont reliant la Sicile à l'extrémité de la péninsule. Proposée par un parti d'opposition « Italia dei Valori » (L'Italie des valeurs), centriste et populiste, la mesure de « suppression des financements pour la réalisation du pont de Messine, soit au total 1,77 Mrd € », a été approuvée par les députés et par le gouvernement. L'Italie, comme nombre de pays de la zone euro, est touchée par la crise financière ce qui contraint à des mesures d'austérité générales.

 

Le pont géant, d'une portée de 3,3 km, devait être construit par un consortium mené par Impergilo, le numéro un des travaux publics en Italie. L' ouvrage, qui devait battre plusieurs records, tombe régulièrement de Charybde en Scylla. Lancé en 2001 par Silvio Berlusconi récemment élu, le pont fait partie des 30 projets prioritaires du réseau transeuropéen de transport en décembre 2003. Cependant, il est retiré de cette liste des priorités au mois de mars 2004. Annulé en 2006 par le gouvernement de centre gauche de Romano Prodi, le projet revient en 2008 : Silvio Berlusconi, de retour au pouvoir, promet sa réalisation. Le financement - 6 Mrds € dont 2,5 Mrds pour la société Stretto di Messina S.p.A. - est annoncé comme bouclé en 2009 et des graphiques sont présentés au public en 2010. Le pont doit être terminé en 2016. Décidé, le ministre des Transports, Altero Matteoli, avait assuré le 16 octobre dernier que le pont serait réalisé « indépendamment d'un éventuel financement par l'Union européenne, car les ressources seront trouvées sur les marchés ». Mais la crise a éloigné le serpent de mer, une fois de plus.

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