D'après le 4ème baromètre Kidde-BVA, 85% des foyers français sont aujourd'hui équipés d'un détecteur de fumée contre seulement 27% en 2012. Une belle progression qui s'explique par le fait qu'ils sont désormais obligatoires dans tous les logements. Malgré tout, certains particuliers sont toujours réfractaires à s'équiper. Décryptage.
85% de foyers français équipés. Evalué dans une récente enquête* réalisée par l'Institut BVA à la demande du fabricant Kidde, le taux d'équipement en détecteurs autonomes de fumée (plus communément appelés DAAF) des foyers français atteint son niveau le plus haut depuis quatre ans. Des résultats qualifiés "d'encourageants" par les professionnels qui doivent encore convaincre les derniers réfractaires. Pour rappel, en 2012, il n'était que de 27%. Cette progression résulte de l'adoption de la loi Morange qui rend les DAAF obligatoires dans tous les logements.
Manque d'information et de conviction
Malgré cette obligation, force est de constater qu'une partie de la population ne s'est toujours pas équipée. Pour expliquer cette situation, le baromètre fait état d'un manque d'information persistant sur le contenu de la loi : encore 17% des sondés pensent que le détecteur n'est pas obligatoire. Il révèle également une méconnaissance des risques : 20% sont convaincus que si un incendie se déclare chez eux, ils s'en rendront compte. Une certitude que les professionnels rejettent en bloc car la plupart des incendies se déclarent la nuit pendant que tous les occupants du foyer dorment... Selon eux, le principal problème vient du fait que les Français s'équipent par obligation et non par conviction d'un réel danger. Autrement dit, ils ont perdu de vue les "bonnes raisons" qui doivent les inciter à s'équiper. Pour preuve, le baromètre révèle certaines incohérences flagrantes. Il semble en effet que les propriétaires équipent plus facilement les logements qu'ils louent que leur propre habitation et qu'ils équipent moins leur résidence secondaire que principale... Des non-sens aux yeux des professionnels.Les alarmes intempestives, un motif de rejet des détecteurs
Autre frein identifié : les alarmes intempestives ou fausses alarmes. 18% des sondés indiquent avoir déjà été confrontés au déclenchement intempestif d'une alarme dû au dégagement de fumée d'un grille-pain, par exemple, ou de vapeur d'eau. Jugés gênants, ces déclenchements conduisent souvent au rejet des détecteurs. "Les utilisateurs retirent les piles et ne réinstallent pas l'appareil", racontent les professionnels. Or, comme ils le rappellent, ces dysfonctionnements sont évités lorsque le détecteur est installé au bon endroit, à savoir à distance d'une source qui émet des particules et de la chaleur, et qu'il est régulièrement testé et entretenu.Si le taux d'équipement a bien grimpé depuis l'entrée en vigueur de la loi, il n'empêche qu'un certain flou persiste dû, notamment, à l'absence de vérification de ce qu'il se passe concrètement sur le terrain. Les détecteurs sont-ils réellement installés à l'intérieur des logements ? Si oui, le sont-ils au bon endroit ? Sont-ils bien entretenus ? Les piles sont-elles changées ? Autant de questions sans réponse qui incitent les professionnels, malgré les bons chiffres enregistrés, à plaider une ultime fois en faveur d'un renforcement de la communication et des opérations de sensibilisation autour du risque incendie.
*Enquête réalisée par téléphone entre le 15 et le 16 janvier 2016 auprès d'un échantillon de 979 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.