CONJONCTURE. La nouvelle vague de covid-19 risque d'entraver sérieusement l'activité des artisans du bâtiment. C'est ce que vient d'affirmer Jean-Christophe Repon, président de la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb).
"On se retrouve dans la même situation que lors du tout premier confinement." C'est le constat de Jean-Christophe Repon, président de la Capeb, formulé lors d'une intervention sur France info ce 24 décembre 2021. Les risques liés à la nouvelle vague de covid-19 qui déferle sur la France sont de deux ordres pour la santé des TPE. De plus en plus de salariés, voire de chefs d'entreprises, deviennent en effet cas contacts ou cas positifs. Les obligations d'isolement se multiplient, avec ce que cela implique en termes de désorganisation des entreprises et de perte d'activité. "Je ne suis pas optimiste sur le niveau d'activité de début 2022", explique pour cette raison le patron des artisans du bâtiment. Les conséquences de ces mises à l'isolement pour freiner l'expansion du virus sont particulièrement difficiles à encaisser pour les petits structures adhérentes de l'organisation, employant deux à trois salariés en moyenne. "Nous serons très vigilants, après avoir mis plus d'un an à retrouver un niveau d'activité qui soit au-dessus de celui de 2019."
"Sur les chantiers, nous allons adapter les protocoles, notamment pour les cas contacts", E. Wargon, ministre déléguée au Logement
Sur la même radio France info, la ministre déléguée au Logement Emmanuelle Wargon a indiqué que les protocoles allaient être ajustés sur les chantiers, notamment au sujet de l'isolement des cas contacts. Elle n'envisage pas d'arrêt massif des chantiers comme en mars-avril 2020. "Il n'y aura pas de paralysie parce que nous avons appris à vivre avec le virus", a-t-elle affirmé. "On a su reprendre les chantiers en 2020, on saura les maintenir en 2022. Nous disposons d'un guide OPPBTP qui nous permet de maintenir l'activité. Les artisans ont des beaux carnets de commande, on trouvera la manière de s'adapter", a-t-elle assuré.
Le gouvernement, pour ne pas prendre le risque d'entraver le fonctionnement de la société dans son ensemble, envisage de réduire la durée d'isolement. "Nous regardons cela de près, mais quoi qu'il en soit nous respecterons évidemment les règles en vigueur pour ne pas propager le virus", observe Jean-Christophe Repon, pour qui il ne semble pas exister de solution magique à cette heure. L'une des pistes envisagées par les pouvoirs publics serait celle de réduire la durée d'isolement de 10 jours à 7 jours. Le conseil scientifique avait en effet alerté, il y a quelques jours, sur les possibilités de paralysie qui menaçaient le pays, au vu de l'amplitude de la vague épidémique.