Le vaste projet de production d'énergies renouvelables en Afrique du Nord et au Moyen-Orient "Desertec" connaît un revers : suite à la mésentente entre différents partenaires privés, la fondation responsable du projet a choisi de se séparer du consortium industriel "DII". Pour autant, l'opération ne serait pas arrêtée mais à la recherche de nouvelles collaborations…
Lancé en 2009, le grandiose projet "Desertec", qui prévoyait la production d'énergies vertes en Afrique et au Moyen-Orient, semble faire long feu. La fondation qui s'est fixé pour but de créer, en 40 ans, un vaste réseau de centrales solaires à concentration et de fermes éoliennes sur le pourtour de la Méditerranée afin de fournir les pays de cette zone en énergie et d'exporter le surplus vers l'Europe (et y couvrir 20 % des besoins en électricité), vient en effet de se séparer de son partenaire industriel, le consortium DII ("Desertec Industrial Initiative"). Ce dernier, qui regroupe de très nombreux acteurs (55 entreprises et institutions, principalement allemandes) a été victime de plusieurs coups durs. La crise économique mondiale, l'instabilité politique en Afrique du Nord (Tunisie, Libye, Egypte), et l'abandon du secteur des EnR par plusieurs industriels phares, comme Siemens, ou Bosch, ont été autant de difficultés à gérer. D'autre part, des dissensions internes auraient existé, sur la conduite du projet, amenant la fondation à reconsidérer son partenariat.
Deux projets au Maroc en cours de réalisation
"Desertec reste actif", précise cependant Thiemo Gropp, le directeur de la fondation, qui serait "en permanence à la recherche de nouveaux partenaires". Deux projets sont actuellement en cours de réalisation au Maroc et ne seraient pas menacés par la rupture entre Desertec et DII. Parmi les quelques partenaires français du consortium, on retrouve Saint-Gobain Solar et Soitec Solar, une société iséroise qui produit des systèmes solaires à concentration. Les énergéticiens E.On, RWE (Allemagne) et Enel (Italie) sont également associés.
