Techniquement, les baies et portes coulissantes équipées des vitres feuilletées électrochromatiques sont alimentées en courant très basse tension (3 Volts) et ne consomment qu'une quantité infime d'énergie au moment du changement de phase. Jean-Jacques Sanson, de SageGlass France, précise : « La consommation moyenne pour 200 m² de vitrages est équivalente à celle d'une ampoule de 60 Watts ». L'électricité faire réagir une couche emprisonnée au cœur du vitrage, déposée sous pulvérisation cathodique (magnetron), selon un principe d'oxydo-réduction. En quelques minutes (entre 5 et 10), la fenêtre s'assombrit, tout en restant translucide, et bloque jusqu'à 96 % des rayons solaires. Les verres peuvent être contrôlés indépendamment ou simultanément, de façon automatique ou manuelle. Au Metropolitan, l'installation n'est pas couplée à la GTB et se gère seule, en fonction de capteurs de luminosité placés à l'extérieur et à l'intérieur, de façon à garantir une certaine quantité de lux pour les occupants.
Une longue durée de vie mais encore difficile à recycler
SageGlass annonce une excellente durabilité du produit : une garantie de 10 ans, comme sur les produits verriers classiques, mais surtout une durée de vie évaluée à 30 ans à raison de 9 commutations de teintes par jour. « Nous l'avons testé sur 50.000 puis 100.000 cycles », ajoute Jean-Jacques Sanson. La plage de température de fonctionnement est particulièrement large, entre -30 °C et +80 °C, ce qui permet d'employer le système partout où c'est nécessaire, et quel que soit la destination de l'immeuble : tertiaire, hôtellerie, clinique. Les références sont déjà nombreuses à l'étranger, et notamment en Suisse ou aux Etats-Unis, où se situe l'usine. Seule contrainte, les dimensions maximales, pour l'heure de 3 x 1,5 mètre.
Autre point d'interrogation, la recyclabilité du produit en fin de vie. Julie Vinson, responsable commerciale Europe de SageGlass, nous confie : « Comme tous les produits feuilletés, il est techniquement recyclable. Cependant, il manque une filière industrielle pour le faire, même si nous travaillons actuellement sur des pilotes notamment avec Paprec ». Le problème est en effet de parvenir à collecter ces lourds éléments puis à séparer mécaniquement leurs composants, verre et film butyle (PVB). « Aujourd'hui, 95 % du verre bâtiment n'est pas recyclé ! C'est une véritable question. Au moment de la démolition d'un bâtiment il faudrait démonter ces vitrages, ce qui implique plus de travail », ajoute-t-elle. Saint-Gobain dit plancher sur des moyens de valorisation de ces vitrages en calcin, afin de parvenir à diminuer son empreinte carbone et limiter les mises en décharge. Une nécessité pour le géant des matériaux qui emploiera la solution sur sa future tour de la Défense, actuellement en construction, et pensée comme la vitrine de tout le groupe.