Le document analyse ensuite les performances du bâti et des systèmes techniques de l'échantillon. L'étanchéité à l'air des enveloppes y apparaît comme "bonne et globalement bien réalisée". Elle se situe en moyenne à 0,86 m3/h.m² sous 4 Pa pour les logements et 1 m3/h.m² pour les bureaux. Les pertes énergétiques par infiltration d'air sont donc limitées. Les rares défauts observés concernent les joints de menuiseries extérieures, les passages de réseaux et les coffres de volets roulants. Le Cerema souligne que les meilleurs résultats sont observés pour la construction bois "du fait de la fabrication des parois en usine". Sur l'isolation thermique, le coefficient de déperdition U se situe également à un bon niveau : entre 0,2 et 0,7 W/m².K pour du neuf et jusqu'à 0,97 W/m².K pour de la rénovation. Sa mise en œuvre est, la plupart du temps, "soignée, même si le traitement de l'ensemble des ponts thermiques n'est pas encore systématique et les façades, en phase de chantier, pas toujours suffisamment protégées des intempéries". En rénovation, certains points singuliers seraient particulièrement difficiles à traiter comme les angles et balcons.
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Du côté des appareils de chauffage, l'étude démontre que les pompes à chaleur présentent des coefficients de performance supérieurs à 3 pour les PAC eau/eau et 2 pour les air/eau. "Les besoins réduits amènent les PAC à fonctionner souvent à charges partielles et sur des cycles courts, ce qui dégrade fortement la performance du système global et affecte sa durée de vie", estiment les experts qui notent que ces problèmes peuvent être atténués par l'ajout d'un ballon tampon. L'observation sur les faibles puissances est la même pour les chaudières gaz à condensation. Le fonctionnement optimal des installations serait obtenu lorsque les températures de départ et de retour sont faibles, incitant donc à l'adoption de radiateurs basse température ou de planchers chauffants. "Les systèmes de chauffage réactifs, notamment avec émetteurs à faible inertie, répondent mieux aux besoins faibles et ponctuels propres aux bâtiments à basse consommation", analyse le Cerema. Une VMC double flux avec récupération de chaleur autoriserait un gain de 10 à 50 % sur les besoins de chauffage mais "à condition que les débits soient respectés et l'entretien réalisé régulièrement". Pour la production d'eau chaude sanitaire, l'échantillon présente une grande variété des systèmes (collectif ou individuel, instantané ou à accumulation). Cependant, une composante solaire thermique est souvent installée et son efficacité dépend de l'ensoleillement. Dans le cas d'une production centralisée, l'étude révèle une grande quantité de pertes thermiques sur les réseaux de distribution (jusqu'à 50 % de la consommation) qui pourraient être maîtrisées par un calorifugeage plus poussé. Bâtiments tertiaires et ERP comportent systématiquement des ballons électriques dont la consommation électrique est non négligeable (2-18 kWh/m².an).
Dans les bâtiments fortement isolés et bien étanches, la ventilation apparaît comme la source la plus importante de déperdition thermique. Les chiffres révèlent l'intérêt de la VMC double flux qui présente de surcroît un faible nombre de dysfonctionnements. Toutefois, leur consommation énergétique pouvant avoisiner les 15 kWh/m².an est très supérieure à celle des ventilations hygroréglables (moins de 3 kWh/m².an). Le rapport souligne qu'avant même le terme des deux années d'observation, les filtres des échangeurs peuvent déjà être encrassés, réduisant les débits et la qualité de l'air, accélérant également l'usure des moteurs. Et il signale que le confort d'été peut être assuré par un recours à l'ouverture des fenêtres de nuit, plus efficace que la VMC et non consommatrice d'énergie. Sur le refroidissement justement, il apparaît que les consommations oscillent entre 5 et 19 kWh/m².an et que les causes de dérives sont principalement un manque de gestion de l'installation, notamment en période d'inoccupation.
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Quant au coût, comme le souligne le Plan Bâtiment Durable, la recherche de performance énergétique par rapport aux standards de l'époque, demandait un effort de surinvestissement de 20-25 % pour les maisons individuelles et de 10 % pour le collectif. Des dépenses "rarement compensées au bout de 20 ans, du fait de l'importance du coût d'investissement". En tenant compte des impacts CO2, dans le cadre d'une approche environnementale dépassant la seule efficience énergétique, seul un tiers des opérations présente un temps de retour sur investissement inférieur ou égal à cette durée, le plus souvent en habitation.
Des enseignements continueront à être tirés de ce programme expérimental à l'avenir. L'ensemble des données seront consolidées en 2020, donnant lieu à un nouveau rapport de référence et à l'édition de recommandations opérationnelles sous la forme de guides.