Toutefois, la Corée du Sud entend accroître son avance. Dans la baie d'Incheon, elle construit actuellement, grâce à des capitaux privés, ce qui doit devenir la plus puissante usine marémotrice du monde. Pas moins de 44 turbines de 30 MW chacune fourniront un total de 2,41 TWh de courant chaque année, soit cinq fois plus que les deux principales unités en fonctionnement dans le monde. La centrale, d'un coût pharaonique de presque 3,2 Mrds €, devrait être achevée en juin 2017. Le Pays du matin calme étudie également la possibilité d'implanter une usine marémotrice - de taille plus conventionnelle - dans la baie de Garorim, d'une puissance de 520 MW (20 turbines). Le Canada, qui dispose de près de 200 sites propices à l'implantation de telles centrales grâce à la présence de baies profondes où l'amplitude des marées est amplifiée, estime que le gisement potentiel de ses côtes est de 42 GWh annuels. La baie de Fundy, en Nouvelle-Ecosse, qui est déjà le lieu d'expérimentation des hydroliennes canadiennes, pourrait accueillir plusieurs de ces usines, tout comme l'estuaire du fleuve Saint-Laurent, ou l'île de Vancouver, sur le Pacifique.
En Russie également, deux projets ont été étudiés en mer d'Okhotsk, aux confins de la péninsule du Kamtchatka. Le golfe de Penjina est identifié comme étant le site idéal, car les marées y sont les plus hautes de tout l'océan Pacifique, avec 13 mètres d'amplitude maximale. Le débit d'eau est tel qu'il est 20 à 30 fois supérieur à celui de l'Amazone. Une variante proposée disposait d'une puissance astronomique de 87 GW, capable de produire 200 TWh annuellement, soit… 400 fois la production du barrage de la Rance. Mais, contrairement aux projets coréen ou britannique, qui avancent, les projets russes sont stoppés depuis de longues années. Quant à la France, pionnière il y a 40 ans, elle semble avoir délaissé la filière.