Les scientifiques du Centre suisse d'électronique et microtechnique (CSEM) ont développé des panneaux solaires blancs destinés à être plus facilement intégrés architecturalement. Leur couleur claire permet de réfléchir la lumière afin de n'en conserver que le rayonnement infrarouge, qui est exploité pour produire du courant électrique. Explications.
Les panneaux photovoltaïques présentent un aspect bleu-noir assez rarement compatible avec une intégration réussie aux toitures. L'explication : les couleurs sombres absorbent mieux la lumière.
Un problème pour les architectes qui souhaitent des capteurs plus discrets à intégrer en toiture. "Par ailleurs, les composants des panneaux solaires, soit les cellules et les connecteurs intérieurs, demeurent bien visibles, ajoutant à l'allure peu esthétique des modules et rendant leur utilisation par des professionnels du bâtiment encore plus ardue", explique le Centre suisse d'électronique et microtechnique (CSEM) dont les scientifiques semblent avoir concilié l'inconciliable. En deux ans, ils ont développé des panneaux photovoltaïques blancs, d'aspect uniforme.
Le blanc apporte de la fraîcheur
D'après les techniciens helvètes, "le blanc représente la couleur la plus recherchée en raison de son élégance, de sa polyvalence et sa fraîcheur". Mais cette teinte présente un inconvénient de taille pour l'énergie solaire : elle reflète la majorité de la lumière, ce qui est en totale contradiction avec les attentes habituelles. Deux technologies innovantes ont donc été déployées pour mettre au point ces capteurs immaculés : la cellule solaire exploite le rayonnement infrarouge pour produire l'électricité plutôt que les longueurs d'ondes visibles, et un revêtement polymère blanc disperse l'ensemble du spectre tout en laissant passer sélectivement les infrarouges. Ce film nano-technologique coloré peut même être décliné dans d'autres couleurs et appliqué sur des modules existants.En outre, le blanc présente un avantage : il ne chauffe pas au soleil et permet aux capteurs de travailler à des températures de 20 à 30 °C inférieures aux modules classiques. Revers de la médaille, le rendement des panneaux photovoltaïques blancs est, pour l'instant, limité à 10 %, moitié moins que les panneaux standards. Et le coût reste supérieur : entre 150 et 200 €/m² contre 100-150 € pour les modèles bleutés. Avec sa nouvelle combinaison technologique, le CSEM de Neuchâtel vise les architectes qui souhaitent intégrer discrètement des énergies renouvelables à leurs édifices. Il penserait également à d'autres applications comme l'automobile électrique ou le petit matériel électronique (ordinateurs portables, tablettes, smartphones), le film nano-technologique pouvant être posé sur des surfaces plates ou incurvées. Une nouvelle page pour le photovoltaïque...