Une phase d'études assez longue a été nécessaire à la réalisation du projet. Car les difficultés étaient nombreuses. Le site n'a pas fait l'objet d'une dépollution totale au préalable, mais il a fallu traiter les terres au fur et à mesure de la construction, avec les travaux de VRD, par couches.
A l'est du projet passe une rivière, la Viosne. Et surtout une nappe phréatique, peu profonde, et même à 50cm au-dessus de la dalle basse du parking. Un rabattement de nappe et une étanchéité des sous-sols ont donc dû être réalisés.
L'enclavement du site n'était pas simple non plus à appréhender en phase chantier. "Nous n'avions que deux accès, dont un vers le nord et le centre historique, détaille Pierre-Henri Bélières. Nous avons dû être très attentifs à la gestion des flux de chantier et chercher à limiter les nuisances au maximum." Une contrainte qui a aussi eu des conséquences sur l'organisation du chantier. "Nous avions trois grues, avec pour principe une grue/deux bâtiments. La succession des tâches et l'organisation entre les différents bâtiments étaient précises."
Pour plus d'efficacité, des synergies entre plusieurs entités du groupe Eiffage (Immobilier, Construction et Route) ont permis d'optimiser le planning et de faciliter la coactivité. "Le site est tellement étroit que, si nous avions fait appel à des entreprises différentes, nous nous serions tous marchés dessus, nous aurions été plus lents et moins efficaces", estime le directeur de programme. Et pour ne rien arranger, durant la phase travaux qui a commencé fin 2019, la SNCF a continué à utiliser une partie des terrains dans le cadre du chantier de réhabilitation de la gare de Pontoise - toujours en cours.
Cette proximité avec les voies ferrées a aussi contraint à une grande vigilance concernant les vibrations et l'acoustique. "Tous les bâtiments sont sur des plots anti-vibratoires, et les joints de dilatation dans les dalles ont été réalisés dans le sens de la longueur, afin de couper les vibrations", détaille le directeur de programme d'Eiffage Aménagement. Pour l'acoustique, le double-vitrage bénéficie d'un niveau de performance spécifique, tandis que les sorties d'air et les ventilations ont été conçues de telle sorte que les ondes sonores sont bloquées.
Une partie des immeubles donnant sur les voies, "nous avons évité d'ériger des barres parallèles au faisceau ferroviaire, pour ne pas le voir depuis l'intérieur des logements de façon frontale, mais plutôt sur le côté, complète l'architecte. Il y a un travail sur le mouvement, avec des bâtiments plus ou moins en avant, beaucoup de biais, un mail assez grand avec des arbres et des stationnements. Tout pour casser l'effet visuel et la résonnance".