DÉBAT. Des experts du Bâtiment se sont réunis pour discuter de la montée en puissance des énergies renouvelables au sein de la filière. Certains regrettent que la réglementation environnementale 2020 ne soit pas allée plus loin.
La France se donne-t-elle les moyens de développer les énergies renouvelables dans le Bâtiment ? C'est à cette question que plusieurs experts du secteur ont tenté de répondre, lors d'une conférence pour les Rendez-vous du Mondial du Bâtiment, sur Batiradio le 3 septembre. Alors que les ENR dans le Bâtiment progressent "petitement", comme le qualifie Charles Pelé, chef de division "conception des bâtiments performants" au département Énergie Environnement au CSTB (Centre scientifique et technique du bâtiment), elles représentaient 16% des consommations d'énergie en 2015 selon l'Insee. "Concernant les maisons individuelles, nous constations une progression des ENR en dix ans, qui s'échelonnent à 26%, grâce à la Réglementation thermique (RT) 2012. Certes, on est loin du green deal mais il y a une progression, due aux systèmes technologiques pour tous les bâtiments, qu'ils soient neufs ou rénovés."
Une politique "schizophrénique"
Si Thierry Rieser, gérant d'Enertech, une société coopérative et participative de 25 personnes basée dans la Drôme, constate également une amélioration, il regrette que la RE2020 (réglementation environnementale 2020) ne débouche pas sur "l'avènement des bâtiments à énergie positive". Il qualifie même cette réglementation de "déception". Un commentaire appuyé par Richard Loyen, délégué général d'Enerplan, le syndicat professionnel de l'énergie solaire, qui juge la RE2020 être un "boulet contre le solaire". "La RT2012 a, pendant un temps, brimé et dégradé la prise en compte de la chaleur solaire. Il a fallu faire des études complémentaires pour que celle-ci soit valorisée à son juste titre", ajoute-t-il.
Il considère que le CSTB "a trahi son ancien président, Alain Maugard, qui avait inventé le concept de bâtiment à énergie positive, qui était dans la loi Grenelle votée en 2009". "Le ministère, avec la complicité du CSTB, s'est assis sur cet engagement républicain", assène-t-il, déclarant que la réglementation environnementale "vise à empêcher de mettre du photovoltaïque le plus possible". Le délégué du syndicat ne comprend pas comment les constructions de maisons d'aujourd'hui n'incluent pas l'usage de l'électromobilité, alors que la Commission européenne propose d'arrêter la production de véhicules thermiques en 2035. "On marche sur la tête, on va construire des bâtiments périmés d'un point de vue énergétique", s'alarme-t-il. Il relève pourtant des avancées favorables à l'énergie solaire avec la loi Climat et résilience, promulguée et publiée au Journal officiel le 24 août dernier, comme le fait de solariser des bâtiments commerciaux tertiaires de 500 m2. "C'est une politique schizophrénique."
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