La «Demeure du Chaos» est l’œuvre de Thierry Ehrmann. Sauvée de la remise en état en 2006, elle va faire l’objet d’un nouveau jugement, cette fois par la Cour d’appel de Grenoble.

La Cour de cassation a annulé mardi l'arrêt rendu en 2006 par la Cour d'appel de Lyon, qui avait autorisé le maintien en l'état de la «Demeure du Chaos», une œuvre d'art controversée, implantée dans un village pittoresque des Monts d'Or, et qui enfreint le code de l'urbanisme. L'affaire devra donc être rejugée par la cour d'appel de Grenoble.

Ancien relais de poste du XVIIe siècle, la bien nommée «Demeure du Chaos» est le fruit d’une «déconstruction» de son propriétaire, l'homme d'affaires Thierry Ehrmann. Depuis 1999, celui-ci a supervisé le travail de 40 artistes qui ont transformé la bâtisse en symbole apocalyptique, aux murs calcinés et recouverts des portraits de Ben Laden ou Mahmoud Ahmadinejad.

Selon le propriétaire des lieux, par ailleurs président du groupe Serveur, une société spécialisée dans les banques de données, ces motifs sont des illustrations «réalistes des événements tragiques de notre monde». Le maire de la commune de Saint-Romain au Mont d'Or avait déposé plainte contre lui en 2004.

Une œuvre d’art ?
En première instance, le tribunal correctionnel de Lyon avait donné raison à l'élu mais le jugement avait été partiellement infirmé par la Cour d'appel de Lyon en 2006 qui avait autorisé le maintien en l'état de la demeure. Thierry Ehrmann s’en était donc tiré avec une grosse amende. La Cour l’avait jugé coupable d'avoir effectué les travaux sans autorisation préalable, mais avait considéré que sa demeure était une œuvre d'art et qu'il ne convenait pas d'imposer sa remise en état.

Mardi soir, les motivations de l'arrêt rendu par la chambre criminelle de la Cour de cassation n'étaient pas disponibles. Toujours est-il que l’affaire sera rejugée prochainement et que la «Demeure du chaos» n’a pas fini de faire couler de l’encre.

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