CONJONCTURE. La FPI a publié les chiffres du logement du premier trimestre. Ces derniers sont satisfaisants, malgré une baisse par rapport aux trois premiers mois de 2017.
La Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) a publié les chiffres du logement de son observatoire statistique. Au premier trimestre, ces derniers montrent une baisse de la demande même si elle reste forte. La FPI a enregistré 31.500 réservations de logements neufs, un chiffre élevé mais en nette baisse par rapport au premier trimestre 2017 (- 10,2%). Sur un glissement d'un an, le volume de ventes est resté stable. En 2017, les ventes de logements en bloc avaient porté l'augmentation globale les ventes, ils sont cette année la principale raison de la baisse, avec une chute de - 19,3% des réservations. La FPI explique cela par une baisse conjoncturelle suite à une hausse des ventes fin 2017 et une réorganisation du secteur HLM qui change la politique d'investissement.
La demande des particuliers reste également forte, avec 25.826 logements au premier trimestre. Pourtant, les ventes au détail baissent de 9,4% sur la même période. En effet, la demande des investisseurs et des accédants s'est tassée de respectivement 7,4% et 11,4%. "L'explication est probablement à rechercher dans le niveau des prix, qui augmentent de 3% par rapport au premier trimestre 2017, dans un discours ambiant de stigmatisation de l'immobilier injustement avec la création de l'IFI et dans un contexte d'attentisme face à la loi ELAN", rapporte la FPI.
Les craintes de la FPI
L'observatoire annonce que 24.500 logements ont été mis en ventes au premier trimestre 2018, ce qui est un niveau élevé. Sur un glissement d'un an, le nombre est en hausse de 4,4%. Néanmoins, la FPI constate une chute du chiffre par rapport au début d'année 2017, avec un fléchissement de - 14%. Cette baisse est impressionnante dans les grandes agglomérations, avec - 56% à Lyon, - 50% en Île-de-France et dans les Alpes et - 35% dans les Hauts de France. Le stock de logement disponible est lui trop faible. Un marché est équilibré lorsque l'offre commerciale représente 12 mois de commercialisation, indique la FPI. Les chiffres du premier trimestre montrent que cette dernière en représente seulement 9,8 mois, avec des chutes à 6,9 mois en Nouvelle-Aquitaine et 7,8 mois dans les Hauts de France. Alexandra François-Cuxac, présidente de la FPI, constate que "les promoteurs veulent produire davantage pour mieux satisfaire la demande, en termes de quantité, de localisation et de prix, mais ils constatent aujourd'hui que les problèmes de permis de construire, de normes et de recours réduit de plus en plus leur capacité à mettre des logements en chantier".
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"La FPI s'alarme des effets de stop and go sur la production de logement", indique-t-elle. En effet, elle constate les difficultés à produire du logement, "- 6,1 % du nombre de mises en chantier entre le dernier trimestre 2017 et le premier trimestre 2018". La FPI craint que d'autres éléments viennent s'ajouter aux facteurs structurels déjà connus, que sont : "la difficulté d'accès au foncier, les procédures excessives de pré-instruction des demandes de PC ou encore les recours abusifs". En effet, les incertitudes quant à la modification du Plan local d'urbanisme et les élections locales de 2020 "freinent les décisions d'urbanisme", est-il précisé.
"Nous proposons de compléter la politique de l'offre de la loi Elan : conciliation entre les élus et les maîtres d'ouvrage, resserrement des possibilités de sursis à statuer, assouplissement des servitudes de mixité sociale", indique le communiqué. Il y est précisé que la Fédération proposera en 2019 une aide aux maires. Ce projet serait alimenté par la TVA immobilière. "Un maire bâtisseur est un maire bienfaiteur, visionnaire, et créateur de valeur et d'emplois", ajoute Alexandra François-Cuxac. "Au moment où, selon l'INSEE, la croissance économique ralentit, il faut rappeler que l'immobilier, plutôt qu'une rente, est bel et bien un gisement d'activité, mais un gisement qui ne peut être exploité qu'au prix d'une politique ambitieuse de libération de l'offre", conclut la FPI.