Au terme de longs mois d'âpres et difficiles négociations, le secteur du BTP a enfin obtenu la signature d'un accord dérogatoire sur les délais de paiement. Hervé Novelli, secrétaire d'Etat aux PME, l'a entérinée mardi soir avec quelque 45 organisations professionnelles. Un soulagement général s'est élevé mercredi. Réactions.
Mercredi, la saga sur les délais de paiement - qui tient toute la profession du bâtiment en haleine depuis quelques mois - s'est achevée sur une fin heureuse. Un accord dérogatoire dans les filières des produits, bois, matériaux et services pour la construction et la décoration-secteurs du bâtiment et des travaux publics, a été signé entre les acteurs du BTP et le gouvernement.
Parmi les grands signataires de cet accord dérogatoire, citons la FFB, la Capeb, la CNBM, la FNTP, la FNSCOP BTP ou encore l'Union des Maisons Françaises. La Fédération du bâtiment s'est satisfaite de cet accord « important pour nos entreprises », « qui va permettre de prendre une voie plus douce vers l'objectif final à 45 jours fin de mois en 2012 », même si son président, Didier Ridoret a émis un bémol sur une loi qui « n'est pas très opportune en cette période de crise ». De son côté, Jean Lardin, président de la Confédération des artisans, s'est réjoui également de cette « signature fondatrice » : « Pour nous, dernier maillon de la chaîne coincés entre les fournisseurs et les clients privés, la pression était insupportable et il était important de nous activer pour faire comprendre l'intérêt d'un accord dérogatoire […] La signature d'hier nous enlève une grosse épine du pied ». La Confédération du négoce bois-matériaux, emmené par son président Géraud Spire, estime « que l'aboutissement était devenu une nécessité impérieuse au regard de la crise financière et des difficultés de crédit qui en résultent ». Enfin, l'Union des Maisons Françaises s'est dite aussi satisfaite, « malgré un accouchement dans la douleur », a souligné Dominique Duperret, secrétaire générale.
Consensus général autour d'un accord
Et fait très important, les industriels les plus réfractaires à la réduction des délais de paiement, notamment les cimentiers et les spécialistes du béton, étaient présents hier soir. Ce dont se sont félicités les présidents de la Capeb et de la FFB. « La filière béton a enfin compris l'objectif de ces accords dérogatoires qui préservent aux entreprises leur bonne santé financière. Il en va aussi de leur intérêt », nous a confié Didier Ridoret. Même satisfaction du côté de l'UMF, qui estime « qu'ils ont pris conscience qu'ils mettraient en péril leurs clients en s'opposant à l'accord ».L'accord dérogatoire trouvé dans le gros-œuvre (matériaux de construction) et une partie du second-œuvre repose sur un échéancier simple : 70 jours fin de mois au 01/01/2009 ; 60 jours fin de mois au 01/01/2010 ; 50 jours fin de mois au 01/01/2011 ; 45 jours fin de mois au 01/01/2012. « Il a fallu manger son chapeau sur cet échéancier, nous avons perdu 5 jours sur les deux premières échéances », reconnaît le président de la FFB, qui remercie tout de même les fédérations signataires. (lire suite p. 2)