ACTIVISTES. Le gouvernement a condamné l'incursion d'activistes écologistes sur une cimenterie Lafarge située dans les Bouches-du-Rhône. Il promeut la "préservation de l'outil productif français".

Le Gouvernement, par la voix des ministres Christophe Béchu (Transition écologique) et Roland Lescure (Industrie), condamne "avec la plus grande énergie" les "violences" qui ont eu lieu lors de l'incursion d'activistes écologistes sur la cimenterie de Lafarge de La Malle-Bouc Bel Air (Bouches-du-Rhône). "Le groupe a vandalisé l'usine, mettant hors d'usage plusieurs installations essentielles à son fonctionnement, au nombre desquelles une installation récemment mise en service de filtrage des fumées du site", peut-on ainsi lire dans un communiqué de presse diffusé le 12 décembre 2022.

 

Un "site en transition"

 

Les ministres rappellent les initiatives publiques mises en œuvre pour décarboner l'industrie, notamment la récente réunion des 50 plus grands émetteurs industriels de gaz à effet de serre, s'engageant à diminuer par deux leurs émissions en dix ans. "Le site qui a été attaqué est un site en transition. Il avait fait l'objet, à la demande des services de l'État, d'investissements récents et importants du groupe Lafarge-Holcim pour y installer une nouvelle installation de filtrage de ses fumées, opération saluée par les riverains et les élus locaux", notent les deux ministères. Dans un contexte de tentative de réindustrialisation du pays, le gouvernement rappelle par ailleurs l'importance de préserver l'outil productif national.

 

"Quelles seront également les conséquences de cette action sur l'emploi dans l'immédiat ?"

 

La filière, représentée par le Syndicat français de l'industrie cimentière (Sfic), a également fait savoir son indignation par communiqué de presse. "La baisse des émissions de carbone de l'industrie cimentière est un processus continu dans lequel les professionnels du secteur sont fortement engagés", assure l'organisation. "Les efforts fournis ont déjà permis de réduire l'impact de plus de 40 % entre 1990 et 2015." Côté salariés, la FNCB-CFDT a également affirmé qu'elle prônait la "voie du dialogue social constructif" plutôt que celle de la "violence". "La cimenterie visée est l'une de celle qui investit prioritairement pour une décarbonation. [...] Quelles seront également les conséquences de cette action sur l'emploi dans l'immédiat ?", peut-on lire dans un communiqué de presse diffusé le même jour.

 

Les activistes écologistes considéraient, de leur côté, que ces évolutions constituaient une forme de "greenwashing". "De l'extraction du sable, à la production de ciment et béton, et aux grands projets inutiles, toute la chaîne de l'industrie de la construction représente une catastrophe écologique", affirmaient-ils dans un communiqué de presse.

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