Les défaillances d'entreprises amorcent enfin un recul en ce début d'années, après douze trimestres consécutifs de hausse, selon le baromètre publié par Altares. Les PME, notamment, semblent subir moins de procédures de sauvegarde. Si les entreprises immobilières profitent de cette vague d'optimisme, le bâtiment souffre encore de nombreuses défaillances. Détails.
Plus de 16.000 entreprises ont connu, depuis le début de l'année, une procédure de redressement ou de liquidation judiciaire, selon le dernier baromètre trimestriel publié par le cabinet d'études Altares. Un nombre élevé, mais en baisse de 0,5% par rapport à la même période l'an passé, et qui confirme la baisse des procédures amorcée fin 2009, après douze trimestres consécutifs de hausse. «Le retournement est d'autant plus sensible qu'il est observé dans de nombreuses régions françaises», précise Altarès. En effet, la baisse est notamment importante en Franche-Comté (-23,3%), en Lorraine (-19,9%) et en Alsace (-18,1%). Si les défaillances sont en recul dans deux tiers des régions, certaines restent très touchées. C'est le cas, entre janvier et mars 2010, de la Haute-Normandie (+17,6%), du Languedoc-Roussillon (+12,6) et le Nord-Pas-de-Calais (+11,7%).
Cependant, Thierry Million, responsable des analyses pour Altares, tempère la baisse générale des défaillances. «L'accélération de grosses défaillances sur les tout derniers jours de mars rappelle que l'économie est à peine convalescente». Il faut en effet tenir compte du contexte actuel : «Sur ce premier trimestre 2010, 23% des entreprises défaillantes payaient leurs fournisseurs avec des retards supérieurs à 30 jours ; elles étaient 20% il y a un an», rappelle-t-il. «Ces entreprises pourront difficilement défendre un redressement judiciaire. Elles sont donc destinées à être liquidées comme au final 92% des ouvertures de jugement».
Le sort des PME s'améliore
Sans surprise, les plus petites entreprises sont toujours les premières victimes de défaillances : 93% des entreprises jugées au cours du premier trimestre emploient moins de dix salariés. En revanche, la situation des PME s'améliore, avec 16% de procédures en moins ce trimestre. Une progression qui pourrait s'expliquer en partie par le fait que les PME de plus de 10 salariés obtiennent majoritairement une solution, c'est-à-dire l'ouverture d'un redressement judiciaire (58,2% des PME).
L'immobilier, qui en 2009 a payé un lourd tribut, a vu en ce début d'année le nombre de ses défaillances diminuer de 24%. Le recul est même de 46% si l'on ne considère que les seules agences immobilières. Le bâtiment ne s'en tire pas aussi bien, avec des procédures en hausse de 2,5% ce trimestre. Les activités les plus touchées sont la construction de maisons individuelles (+6%), les travaux de plâtrerie (+16%) et de charpente (+30%). Une évolution que l'on constate également dans les activités de commerce liées au bâtiment, puisque les entreprises de commerce de bois et de matériaux de construction subissent 19% de défaillances en plus.