CONJONCTURE. Le nombre de défaillances d'entreprises enregistré par la Banque de France lors du mois de septembre 2020 témoigne d'un net ralentissement des procédures dans le secteur de la construction. Sur un an, les dossiers ont également chuté de 34%. Mais l'institution se veut toujours très prudente au vu du contexte actuel.
Alors que le reconfinement sanitaire engendre de nouvelles difficultés économiques pour l'économie française, les chiffres des défaillances d'entreprises pour le mois de septembre 2020 témoignent d'une nette amélioration : d'après la Banque de France, seulement 2.453 procédures ont été enregistrées tous secteurs d'activité confondus sur la période, contre 3.628 en août. Sur un an, autrement dit de septembre 2019 à septembre 2020, la chute est également significative : passant de 52.569 à 36.537, la quantité de dossiers a fondu de 30,5%.
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Une bonne nouvelle qui concerne aussi le bâtiment et les travaux publics, puisque 412 défaillances ont été comptabilisées en septembre dernier, contre 792 en août et 573 en juillet. Le cumul des 12 derniers mois confirme là encore l'important ralentissement des procédures, passant de 11.403 en septembre 2019 à 7.478 en septembre 2020, ce qui représente une dégringolade de 34,4%. Les entreprises spécialisées dans les activités immobilières profitent elles aussi de cette franche éclaircie : le nombre de défaillances dans ce secteur a progressivement diminué au fil des mois, passant de 116 en juillet 2020, à 112 en août puis 109 en septembre. Entre septembre 2019 et septembre 2020, la baisse de 26,6%, certes un peu moins marquée, demeure quand même conséquente, faisant tomber les dossiers de 1.660 à 1.218.
Des défaillances globalement en hausse entre juillet et septembre 2020 en comparaison à la période d'avril à juin 2020
Et pourtant, la Banque de France se veut toujours très prudente au vu du contexte actuel, répétant une nouvelle fois sa principale explication à ces chiffres certes très positifs : "Cette baisse n'indique pas une réduction du nombre d'entreprises en difficulté mais à la fois l'impact qu'a eu la période de confinement sur le fonctionnement des juridictions commerciales et les évolutions réglementaires qui modifient temporairement les dates de caractérisation et de déclaration de l'état de cessation de paiement", précise-t-elle dans sa note de conjoncture.
"La sortie progressive de ces dispositions temporaires se traduit par un retournement de tendance observable sur les données calculées en moyenne sur trois mois glissants. En données corrigées de variations saisonnières, le nombre moyen de défaillances de juillet à septembre augmente ainsi de 51,9% comparé au nombre moyen d'avril à juin, qui inclut en partie la période de confinement", poursuit-elle. Mais d'ajouter que "le nombre de défaillances enregistrées sur les trois derniers mois sous revue restent cependant inférieur de près de 40% à celui observé sur la même période en 2018 et 2019".
Les micro-entrepreneurs et les PME sont les premiers à bénéficier du contexte
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Le détail catégoriel des tailles d'entreprises démontre que les micro-entrepreneurs (employant moins de 10 salariés et générant un chiffre d'affaires annuel ou un total de bilan inférieur à 2 millions d'euros) et PME (moins de 250 salariés et un chiffre d'affaires annuel inférieur à 50 millions d'euros ou un total de bilan inférieur à 43 millions d'euros) sont les premiers à bénéficier de ce contexte pour l'heure positif. En effet, les auto-entrepreneurs et structures dites "de taille indéterminée" n'ont subi que 2.305 défaillances en septembre 2020, après 3.445 en août. Idem pour les très petites entreprises, avec 73 procédures en septembre contre 107 en août. C'est en revanche moins vrai pour les petites entreprises, qui comptent 49 dossiers de cessations de paiement en septembre, après 46 en août et 36 en juillet. Même constat pour les moyennes entreprises qui ont également des difficultés à stabiliser le phénomène, avec 19 défaillances en septembre contre 22 en août et 20 en juillet.
Pour tous ces types d'entreprises, les défaillances cumulées sur les 12 derniers mois prouvent toutefois que la situation semble bel et bien meilleure en septembre 2020 qu'elle ne l'était en septembre 2019 : -30,8% pour les micro-entrepreneurs, -25,6% pour les TPE, -27,7% pour les petites entreprises et -22,9% pour les moyennes entreprises. Quant aux entreprises de taille intermédiaire (moins de 5.000 salariés et un chiffre d'affaires inférieur à 1,5 milliard d'euros ou un total de bilan inférieur à 2 milliards d'euros) et aux grandes sociétés (toutes les autres entreprises qui ne rentrent pas dans les catégories précédentes), bien que les données qui y sont relatives soient moins disponibles, la Banque de France avance le chiffre de 45 procédures cumulées entre septembre 2019 et septembre 2020, soit une hausse de 12,5%.