Selon le dernier baromètre Altares, les défaillances d'entreprises ont progressé de 2,8% en 2012. La construction affiche une hausse relative de 2,2%. En revanche, le secteur de l'immobilier voit rouge avec une augmentation de +13% sur un an. Détails des résultats.
2009 reste encore, pour l'instant, l'année noire pour les entreprises. 2012 a donc réussi à ne pas lui ôter ce triste titre. Sur l'année écoulée, 59.780 entreprises ont déposé le bilan.
"Quatre ans après la panne de l'économie mondiale, les entreprises sont encore essoufflées", explique Thierry Millon, responsable des études Altares. Et de préciser sur les chiffres : "L'année 2012 était annoncée comme plus sévère que 2009. Le bilan est pourtant là ; 2012 aura été compliquée mais les entreprises ont résisté. Moins de 60.000 entreprises ont été contraintes de déposer le bilan ; le chiffre reste très élevé mais sensiblement inférieur aux 62.300 de 2009".
Ce sont les PME de plus de 50 salariés qui ont été le plus touchées par la crise avec 482 redressements ou liquidations judiciaires en 2012, soit 18 % de plus qu'en 2011, et 80 contre 98 ont bénéficié d'une sauvegarde, soit 18 % de moins qu'en 2011. Du côté des entreprises de 1 à 5 salariés, 26.500 procédures collectives ont été enregistrées, soit 10 % de plus qu'en 2011. A noter que 30,9 % des jugements d'ouverture prononcés par les tribunaux sont des redressements judiciaires. Ce taux, en recul de près de 1 % sur un an, varie de 22 % pour les micro-entreprises à 80 % pour les PME de plus de 100 salariés, selon l'enquête Altares.
Un quatrième trimestre 2012 difficile pour l'immobilier et le bâtiment
Dans le détail, le secteur de la construction, qui concentre 29% des défaillances d'entreprises, affiche 17.000 procédures collectives, soit +2,2% par rapport à 2011. Comme l'indique l'étude, "l'essentiel des dépôts de bilan concernent les activités du bâtiment (15.000) mais la tendance est stable". En parallèle, l'immobilier, qui ne comporte que 2.400 procédures, connaît une forte hausse en 2012 (+ 13 %). Sur le 4ème trimestre, les chiffres sont révélateurs des difficultés de toute la filière avec un secteur du bâtiment qui ressort à + 11 % et l'immobilier à + 34 %. De son côté, l'industrie résiste avec des défaillances d'industriels qui reculent de 1% en 2012.
Les retards de paiements pointés du doigt
Dans ce contexte, Alatres relève la problématique des retards de paiement qui pénalisent l'ensemble de la chaîne et peuvent faire courir un risque au fournisseur. "Rappelons-le, un quart des défaillances d'entreprises est lié à des retards de paiement. Ainsi, chaque année des milliers d'entreprises mettent la clé sous la porte, faute d'avoir été vigilantes sur les comportements de paiement de leurs clients", analyse Thierry Millon. Et de conclure concernant les perspectives : "Pour retrouver le chemin de la croissance et à terme de l'emploi, les entreprises doivent se résoudre à respecter quelques consignes essentielles en tête desquelles se faire payer dans les délais par leurs clients. La gestion du poste clients et du cash donne à la gouvernance de l'entreprise l'agilité indispensable pour créer les conditions du succès. Pouvoir prendre rapidement les bonnes décisions au bon moment !"