Avec près de 63.000 défaillances d'entreprises escomptées d'ici à la fin de l'année, le groupe Coface table sur une diminution modeste dans les mois à venir, avec une certaine mutation du type d'entreprises défaillantes. Détails.
On peut voir la coupe à moitié vide ou à moitié pleine… C'est le cas, ce lundi 15 décembre, du groupe d'assurance-crédit Coface qui voit une "diminution limitée" en termes de défaillances d'entreprises. Il y a à peine un mois, leurs confrères d'Euler Hermès indiquait une hausse des faillites et dressait un tableau plutôt sombre notamment pour le secteur du bâtiment, dont un quart des entreprises étaient concernées.
Le bâtiment souffre toujours
Si le bâtiment n'est pas sorti du marasme dans lequel il est plongé depuis plusieurs années, Coface annonce toutefois une baisse de 0.8%, à fin octobre 2014, des défaillances dans le secteur de la construction. Cependant, l'assureur-crédit tempère aussitôt en expliquant que cette amélioration cache l'augmentation massive des coûts associés (cumul des dettes fournisseurs des entreprises défaillantes) de 51%. "Ce secteur souffre d'une réduction des dépenses des ménages pour les travaux 'secondaires' et d'une frilosité de l'investissement", ajoute Coface.Plus globalement, à fin octobre, sur douze mois, ce sont 63.002 cas de défaillances qui ont été recensés, selon Coface, soit une baisse de 0.9 % par rapport à la même période de 2013. Ce léger recul est dû à plusieurs facteurs : résistance de la consommation privée (+0.6%), malgré une hausse continue du chômage ; accélération de l'octroi de crédit aux entreprises non-financières (+0.8%) ; stabilisation du volume des exportations de biens et de services (+2%).
Perspectives encourageantes
En outre, la faiblesse des créations d'entreprises participe aussi à limiter le nombre de défaillances, de même que les mouvements de concentration dans certains secteurs d'activité y contribuent aussi. Coface remarque également que l'âge des entreprises défaillantes augmente depuis début 2009, pour atteindre, en octobre 2014, 8 ans et 7 mois, contre 7 ans à son plus bas niveau à fin 2008. Enfin, si les micro-entreprises représentent encore plus de 92% des défaillances enregistrées, les ETI et les grandes entreprises sont désormais touchées. "Sur les deux derniers mois, 28 ETI et grandes entreprises comptent parmi les 100 plus grosses défaillances de l'année 2014, contre 12 observées à la même période en 2013", constate Guillaume Baqué, économiste chez Coface.Côté perspectives, l'assureur-crédit s'attend à une diminution du nombre de défaillances à 62.800 pour l'ensemble de l'année 2014, soit une baisse de 1.2% par rapport à 2013. Pour l'année prochaine, misant sur une conjoncture économique plus favorable et une croissance du PIB de 0.8%, l'organisme table sur 62.500 défaillances, soit une légère contraction de -0.5% par rapport à 2014.