Le rythme des défaillances s'est accéléré en France au premier trimestre 2005 et leur nombre affiche une progression de 6% sur un an à fin mars, selon les données publiées par l'assureur-crédit Euler Hermes SFAC. Le BTP arrive second du classement avec 4,8% d’augmentation.

«Sur les douze mois cumulés à fin mars 2005, la hausse atteint 6%, en accélération par rapport au rythme de 1,5% observé à fin décembre 2004», constate l'assureur-crédit dans une étude. De mars 2004 à mars 2005, 48.923 défaillances d'entreprises ont ainsi été enregistrées par Euler Hermes SFAC, alors que 46.156 avaient été recensées pour la période correspondante de 2003/2004.

Sur les seuls trois premiers mois de cette année, 12.174 défaillances ont été dénombrées, en hausse de 2,2% par rapport au premier trimestre 2004. Cette progression des défaillances résulte principalement du dynamisme des créations d'entreprises, selon Euler Hermes SFAC, alors que la croissance économique «relativement soutenue en 2004 aurait dû permettre un léger recul des défaillances». «L'accélération des créations d'entreprises gonflerait les défaillances de 3,5% en 2005», précise l'assureur-crédit qui souligne que les créations pures ont enregistré une hausse de 11,9% en 2003 et de 12,7% en 2004, contre une hausse moyenne de 2% sur les dix dernières années.

La hausse sur le premier trimestre touche tout particulièrement les secteurs du commerce (+6,3%), du BTP (+4,8%) et des services. A l’inverse, la baisse s'est poursuivie dans l'industrie (-5,7%) et les transports (-2%).



Bilan 2004

L’augmentation de 1,5% des défaillances d’entreprises en France en 2004 (+3,2% dans le secteur du BTP) avec 48.664 cas enregistrés (10.142 dans BTP), «marque un net infléchissement de tendance» après la forte progression des défaillances en 2003 (+11,7%).

Néanmoins, ces chiffres restent décevants car la reprise économique intervenue en 2004 permettait d’envisager un recul de la sinistralité globale. La progression du PIB de 2,3% en 2004 a mis fin à 3 années consécutives de ralentissement économique, «mais l’amélioration de l’activité a semble-t-il, plus profité aux grandes entreprises davantage positionnées à l’exportation», note Euler Hermes SFAC.

Alors que tous les secteurs avaient été frappés en 2003 par la progression des défaillances, on note une amélioration de la sinistralité dans l’industrie, mais une augmentation des dépôts de bilan dans le secteur de la construction. En dépit de la bonne conjoncture du secteur, la progression de 3,2% des défaillances dans le BTP a surtout affecté les petites structures, mais elles ont reculé de 11,5% dans l’immobilier qui continue à bénéficier de la bonne tenue du marché résidentiel. Egalement, selon l’Insee, le taux de survie des entreprises de la construction créées en 1998 est de 69% à 3 ans et de 54% à 5 ans.

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