RENOUVELABLES. Quelques jours avant la publication de ce décret d'application, la ministre déléguée à l'Agriculture, Agnès Pannier-Runacher, a promis "la vigilance" des pouvoirs publics sur ces installations controversées de panneaux solaires au-dessus de terres agricoles.
"On sera particulièrement vigilant." Voilà, relate l'AFP, ce qu'a assuré la ministre déléguée à l'Agriculture, Agnès Pannier-Runacher, alors qu'elle visitait aujourd'hui un site pilote en agrivoltaïsme à Verdonnet, en Côte-d'Or. Quelques jours avant la publication du décret d'application encadrant cette pratique, les pouvoirs publics se veulent rassurant sur ces installations d'énergies renouvelables controversées.
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Consistant à poser des panneaux solaires au-dessus de terres agricoles, l'agrivoltaïsme suscite des remous chez les agriculteurs. "Aucune activité énergétique ne doit prendre le pas sur l'activité agricole", a déclaré Agnès Pannier-Runacher après avoir visité une "canopée agricole" (un champ recouvert de panneaux photovoltaïques) de trois hectares de blé mise en place par le groupe français TSE et produisant environ 3 mégawatts d'électricité par an.
Empêcher les projets "opportunistes"
Le décret devrait donc être promulgué "fin mars" après être passé par le Conseil d'État le 26 mars. Intervenant 20 mois après la promulgation de la loi sur les ENR, le texte prévoit "des interdictions si le projet est contraire à la production agricole" et veut empêcher les projets "opportunistes" qui pourraient tenter de profiter de la manne énergétique.
Le décret fixe notamment à 40% la surface maximale du terrain agricole couverte de panneaux solaires, à l'exception des projets ayant déjà largement fait leurs preuves. En outre, il prévoit que le rendement de la production agricole associée à un projet d'agrivoltaïsme ne pourra pas baisser de plus de 10%.
Des contrats de 25 ans
Selon l'agence, cette pratique provoque de vives critiques chez une partie des agriculteurs. La Confédération paysanne, particulièrement, refuse que les paysans servent d'"alibi" au développement de l'énergie solaire. Le syndicat dénonce des projets si bien rétribués qu'ils pousseraient les agriculteurs à délaisser leurs cultures ou élevages au profit d'un argent "facile".
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"L'agrivoltaïsme apporte un revenu stable sur des durées longues, un contrat étant de 25 ans", a répondu Agnès Pannier-Runacher à ce sujet. Le producteur d'électricité reverse un loyer au propriétaire des terres, de l'ordre de 1.000 à 1.500 € par an l'hectare en moyenne, soit environ 10 fois plus qu'un loyer de fermage.
"Cela permet de stabiliser les exploitations agricoles à un moment où elles sont confrontées au changement climatique", a encore assuré la ministre. Elle a de plus souligné que "des sanctions" sont prévues pour les projets qui ne respecteraient pas les règles. Ce volet fera l'objet d'un arrêté, encore en "phase de concertation" et qui sera "publié dans les semaines prochaines".