EN IMAGES. L'association des Architectes français à l'export (Afex) a dévoilé le palmarès de son Grand Prix 2025. Dix réalisations remarquables, un peu partout dans le monde, sont mises à l'honneur et font rayonner les talents tricolores.
Dix projets d'agences d'architecture françaises ont été retenus au Grand Prix Afex 2025. L'association Afex (Architectes français à l'export), organisatrice de ce concours, a dévoilé le 11 mars 2025 le nom des finalistes de cette nouvelle édition qui salue, depuis sa création en 2010, l'architecture française dans le monde.
L'édition 2025 récompense dix bâtiments livrés à l'étranger par des architectes français ces deux dernières années, "distingués pour leurs qualités de conception et de réalisation", précise l'association dans un communiqué.
Parmi les dix opérations, trois ont été réalisées en Chine, quatre sur le continent africain. Le nom du lauréat du Grand Prix n'est pas encore connu. Le jury composé de professionnels et de représentants du secteur se réunira de nouveau en avril pour le sélectionner. Les prix seront remis à leurs récipiendaires le 8 mai 2025, à Venise, à l'occasion de la Biennale d'architecture. Un prix spécial du jury Architecture d'intérieur sera par ailleurs décerné cette année, dans le cadre d'un partenariat avec le French Design by Via.
En attendant de connaître le grand gagnant, découvrez les projets des dix finalistes.
Think Tank, grand marché central de Kinshasa (République démocratique du Congo)
Un marché grandiose, de style brutaliste et tropicale, a été imaginé dans la capitale de la République démocratique du Congo par l'agence Think Tank Architectyre. Ce marché couvert de 81.500 m² compte 650 boutiques, un pôle logistique, un commissariat de police, un centre de secours, un pôle administratif et un PC sécurité. L'opération menée pour Sogema (Société de gestion des marchés africains) s'est élevée à 38,5 millions d'euros et a été livrée en décembre 2024.
L'emprise de ce grand marché central correspond à quatre terrains de foot. Il fallait le rendre accessible à tous et lui offrir un confort spatial, climatique, matériel et sanitaire. L'ensemble a été imaginé de manière à "limiter le recours au second œuvre et à la technique", précise l'agence. Du béton, pour la structure et les dalles champignons, et de la brique de terre cuite (façades, garde-corps) ont été utilisés. Des dispositifs passifs de ventilation, protection solaire et de rafraîchissement ont été déployés, et la végétation favorisée.
L'opération a été très complexe pour les architectes. "La République démocratique du Congo souffre de problèmes de sécurité importants, d'une vie politique compliquée, de corruption généralisée sur son vaste territoire, malgré des richesses immenses. Sa capitale est dangereuse et sous-équipée, les risques sanitaires, humains et financiers sont réels. Au démarrage de notre mission et lors de nos premières visites, il n'est pas évident de rencontrer des homologues. Les entreprises étrangères de construction sont assez présentes en RDC (notamment chinoises) et elles effectuent un lobbying important. Toute la durée des études, le maître d'ouvrage a été sollicité, questionné, pris à partie (en particulier sur les choix constructifs, certains interlocuteurs mettant tout en œuvre pour le convaincre qu'une solution métallique serait 'meilleure'). De plus, les entreprises rencontrées sont assez peu familières de nos méthodes de travail, ce qui rend le dialogue moins aisé."
Par ailleurs, c'était la première opération immobilière pour la maîtrise d'ouvrage, qui ne connaissait donc pas "les procédures et responsabilités des différents acteurs de la construction, ni le temps nécessaire pour mener un projet de cette ampleur". La demande du maître d'ouvrage, résumé en dix lignes, a été affinée par l'agence d'architecture qui a "fabriqué" le programme.
Retrouvez les détails des neuf autres projets dans les pages suivantes…
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