SANS-ABRIS. Le lundi 2 mars 2020, la Fondation Abbé-Pierre a organisé la deuxième édition des Pics d'Or. Au cours d'une cérémonie satirique, plusieurs prix sont venus récompensés les équipements urbains destinés à empêcher les SDF de se reposer ou de s'abriter.
Pour sa deuxième édition, le cérémonie des Pics d'Or conserve son credo : récompenser les équipements urbains anti-SDF au cours d'une cérémonie satirique. "Ces dispositifs sont des moyens inhumains qui invisibilisent les personnes les plus démunies, en les éloignant des centres-villes et, in fine, des regards", explique la Fondation Abbé-Pierre, à l'origine de l'événement. Créé en 2019, son but d'alerter l'opinion publique sur l'hostilité urbaine vis-à-vis des sans-abris, tout en rappelant que la collectivité a le devoir de respecter leur dignité. Il permet également "de faire prendre conscience aux commanditaires de ces dispositifs qu'il faut traiter le problème du "sans-abrisme" plutôt que le déplacer", ajoute l'organisation.
Au total, environ 500 dispositifs ont été recensés cette année sur la plateforme SoyonsHumains. Au cours de la cérémonie, qui s'est déroulée au Théâtre de l'Atelier à Paris, des prix ont été remis dans six catégories. Parmi la sélection : l'installation de rails sur des bancs à Lyon, un banc troué à Rennes, ou encore à nouveau les pics disposés devant des devantures de magasins.
Découvrez les lauréats et la sélection de cette deuxième édition des Pics d'Or.
Lauréat catégorie "Fallait oser"
Cette catégorie recense les dispositifs jugés comme "les plus décomplexés", ceux qui ne cachent pas leurs intentions.
"Sur les rails", Lyon, rue Crillon
Catégorie "Fallait oser"
"Xylophone", Albi, 8 rue Jules Roland
Catégorie "Fallait oser"
"Poteau sortant", Paris 18e, 57/59 rue du Poteau
Catégorie "Fallait oser"
"Le Gouffre", Rennes, place de la République
Lauréat catégorie "Fais ce que je dis, pas ce que je fais"
Ici, la Fondation Abbé Pierre dénonce les dispositifs contradictoires, par exemple, ceux posés devant des établissements publics d'aides aux personnes.
"Esprit de famille", Toulon, 44 boulevard de Strasbourg
Catégorie "Fais ce que je dis, pas ce que je fais"
"Serment d'hypocrite", Marseille, 1 place Bernard Cadenat
Catégorie "Fais ce que je dis, pas ce que je fais"
"Tu ne te reposeras point", Toulon, 2 rue François Fabié
Catégorie "Fais ce que je dis, pas ce que je fais"
"Privé de récré", Paris 2e, 27 boulevard Poissonnière
Lauréat catégorie "Ni vu ni connu"
La Fondation récompense également les équipements "les plus fourbes".
"Arabesque", Lille, 292 rue Solférino
Catégorie "Ni vu ni connu"
"A bloc", Paris 19en passerelle Claude-Bernard
Catégorie "Ni vu ni connu"
"Le rideau de fer", Nantes, rue Coustard
Catégorie "Ni vu ni connu"
"Coups de crampons", Paris 8e, 14 rond-point des Champs-Elysées
Lauréat catégorie "Le Clou"
Dans cette catégorie, ce sont les dispositifs les plus agressifs qui sont mis en lumière.
"Les champignons de Paris", Paris 10e, 20 rue Vicq d'Azir
Catégorie "Le Clou"
"Clouer au pilori", Saint-Malo, 12 rue de Dinan
Catégorie "Le Clou"
"Lavoma'pic", Rennes, 20 rue de Penhoët
Catégorie "Le Clou"
"L'Arlequin, Cholet, 30 rue Bretonnaise"
Lauréat ex-aequo catégorie "Bouge de là"
Les politiques ne sont pas en reste, le jury a également primé deux arrêtés anti-précaires.
"Sans faim ni soif"
Lauréat ex-aequo catégorie "Bouge de là"
"Salade Niçoise"
Catégorie "Bouge de là"
"Strasbouge de là"
Catégorie "Bouge de là"
"Périgueux, pays gore"
lauréat Catégorie "C'est pas mieux ailleurs"
Ouvert au monde, la Fondation Abbé Pierre remet également un prix destiné aux dispositif anti-SDF repérés à l'étranger.
"Las Vegas parano"
Catégorie "C'est pas mieux ailleurs"
"A la porte", Bruxelles, porte d'Anderlecht
Catégorie "C'est pas mieux ailleurs"
"L'auberge espagnole"
Catégorie "C'est pas mieux ailleurs"
"Quand mendier vaud cher"