PlasticsEurope a commandé une étude sur la valorisation des déchets plastiques du bâtiment en Europe (plus la Norvège et la Suisse). Elle révèle qu'en 2010, sur 9,54 millions de tonnes de plastiques utilisés dans le secteur de la construction, plus de la moitié des déchets générés ont été valorisés. Une évolution positive qui révèle toutefois de grandes disparités suivant les pays.
L'association européenne des producteurs de matières plastiques, PlasticsEurope, vient de dévoiler les résultats d'une étude portant sur la gestion des déchets plastiques du bâtiment dans l'Union européenne (élargie à 29 membres avec l'inclusion de la Norvège et de la Confédération helvétique). Elle fait apparaître qu'en 2010, au niveau communautaire, 56,2 % des déchets du secteur de la construction ont évité la décharge : 20 % ont été recyclés mécaniquement tandis que 36,2 % ont été valorisés (récupération de l'énergie lors de l'incinération). Le taux est en progression de plus de 4 % par rapport à 2009, signe encourageant des efforts entrepris.
Cependant, l'étude met en lumière de profondes disparités entre les différents pays de l'Union. Avec 96 % de ses déchets plastiques du bâtiment valorisés, l'Allemagne fait figure d'exemple à suivre, grâce à des infrastructures adaptées, une collecte efficace et une réglementation scrupuleusement observée. A l'autre extrême, l'Italie et l'Espagne mettent environ 80 % des déchets directement en décharge. En termes de recyclage pur, la moyenne européenne s'établit à 20 %, le leader incontesté étant la Grande-Bretagne qui parvient à recycler 31,6 % de ses déchets plastiques de la construction. Toutefois, ce chiffre est à nuancer par la très forte proportion de mise en décharge dans ce pays (67,1 %), expliquée par l'inexistence du recours à la valorisation énergétique (seulement 1,3 %, alors que la moyenne européenne est de 36,2 %).
France : peut mieux faire
La France fait figure d'élève moyen : dans l'Hexagone, 16,1 % des déchets plastiques du bâtiment sont recyclés, ce qui place le pays 4 points en dessous de la moyenne européenne. En revanche, du côté de la valorisation des plastiques, le score (43,2 %) se situe 7 points au-dessus de la moyenne. Quant à l'enfouissement et l'incinération sans récupération d'énergie, ils concernent encore 40,7 % des déchets, un meilleur résultat que celui de l'UE (43,8 %). En termes de volume, le secteur de la construction en France génère annuellement 155.000 tonnes de déchets plastiques (loin derrière l'Allemagne et ses 355.000 tonnes). De ce chiffre, 25.000 tonnes sont recyclées, 68.000 tonnes sont incinérées et 62.000 tonnes sont enfouies.
L'étude fait également apparaître que la part des déchets plastiques issus du bâtiment est modeste face à l'ensemble des déchets plastiques. Alors que le secteur représente plus de 20 % de l'ensemble de la consommation totale de plastiques, il ne représente que 5,5 % de l'ensemble des déchets, une conséquence de la jeunesse et de la bonne durée de vie de ces matériaux appliqués au bâtiment. PlasticsEurope loue donc les efforts qui ont été faits et invite à les poursuivre afin d'améliorer encore le taux de valorisation dans toute l'Europe afin que l'objectif global de 0 déchet plastique en décharge soit atteint en 2020.