Larchitecte lauréat du concours des Halles de Paris a reçu le prix "La ville à lire", créé par France Culture et la revue Urbanisme pour son ouvrage "La ville franchisée".
David Mangin, lauréat du concours des Halles de Paris, est souvent rangé dans le camp de l'historicisme postmoderne. Et pourtant, notamment à l'occasion des cours qu'il professe à l'école des Ponts et Chaussées, il est devenu un excellent analyste de la ville contemporaine, de ce que Rem Koolhaas appelle, d'une formule particulièrement crue et efficace, la "substance urbaine".
Mangin a fait paraître avant l'été La Ville franchisée, un ouvrage qui se veut exhaustif sur le mode de fabrication actuel de la ville, c'est-à-dire tout ce que l'on déplore en général dans l'opinion : ronds-points, centre commerciaux, complexes multisalles, zones de ségrégation résidentielle, etc., toutes manifestations d'une ville qui n'est plus celle de l'urbain au sens classique du mot, mais plutôt celle du péri-urbain. D'une ville qui paraît désordonnée, mais qui peut-être aussi bien considérée comme le fruit d'un nouvel ordre qu'il s'efforce de nous faire comprendre.
C'est un ouvrage très organisé, très découpé, illustré de dizaines de croquis en couleurs, et de documents cartographiques bien explicites, qu'il s'agisse de cartes routières, géographiques, commerciales, ou de cartes redessinées et interprétatives, souvent mises en parallèle. Il veut rendre compte des mécanismes qui forment les villes réelles, même si doivent en souffrir notre nostalgie et nos habitudes de pensée. Avec cette question en arrière-plan : pouvons-nous encore contrôler l'évolution des territoires, l'urbanisme est-il possible, hormis des projets ponctuels, des bricolages, ou des opérations de marketing? Et il conclut par une réflexion sur ce à quoi pourrait encore servir l'urbanisme, un urbanisme du possible qui donnerait sens et lisibilité, qui privilégierait les tracés et non les secteurs clos, mettrait en place une ville passante et métisse plutôt qu'homogène.
Quatre autres titres avaient été nominés : Les Boîtes, les grandes surfaces dans la ville, René Péron, l'Atalante, 2004 ; Gratte-Ciel, par Philippe Videlier, la Passe du vent, 2004 ; Superarchitecture, le futur de larchitecture, 1950-1970, Dominique Rouillard, La Villette, 2004 ; et Henri Sellier, urbaniste et réformateur social, Roger-Henri Guerrand et Christine Moissinac, La Découverte, 2005.
Le prix La Ville à lire, créé par France Culture et la revue Urbanisme, est décerné pour la neuvième fois. Il est doté de 3 000 euros. Il a successivement couronné Jean Rolin (pour Zones), Alain Roger (pour son Court Traité du paysage), Mike Davis (pour City of Quartz), François Bon (pour Paysage fer), Simone Delattre (pour Les Douze Heures noires), André Corboz (pour Le Territoire comme palimpseste), l'écrivain flamand Stefan Hertmans (pour Entre villes) et l'an dernier Paul Virilio pour Ville panique.
La Ville franchisée, formes et structures de la ville contemporaine, David Mangin, La Villette, 2004, 398 pages, 35 euros.
Mangin a fait paraître avant l'été La Ville franchisée, un ouvrage qui se veut exhaustif sur le mode de fabrication actuel de la ville, c'est-à-dire tout ce que l'on déplore en général dans l'opinion : ronds-points, centre commerciaux, complexes multisalles, zones de ségrégation résidentielle, etc., toutes manifestations d'une ville qui n'est plus celle de l'urbain au sens classique du mot, mais plutôt celle du péri-urbain. D'une ville qui paraît désordonnée, mais qui peut-être aussi bien considérée comme le fruit d'un nouvel ordre qu'il s'efforce de nous faire comprendre.
C'est un ouvrage très organisé, très découpé, illustré de dizaines de croquis en couleurs, et de documents cartographiques bien explicites, qu'il s'agisse de cartes routières, géographiques, commerciales, ou de cartes redessinées et interprétatives, souvent mises en parallèle. Il veut rendre compte des mécanismes qui forment les villes réelles, même si doivent en souffrir notre nostalgie et nos habitudes de pensée. Avec cette question en arrière-plan : pouvons-nous encore contrôler l'évolution des territoires, l'urbanisme est-il possible, hormis des projets ponctuels, des bricolages, ou des opérations de marketing? Et il conclut par une réflexion sur ce à quoi pourrait encore servir l'urbanisme, un urbanisme du possible qui donnerait sens et lisibilité, qui privilégierait les tracés et non les secteurs clos, mettrait en place une ville passante et métisse plutôt qu'homogène.
Quatre autres titres avaient été nominés : Les Boîtes, les grandes surfaces dans la ville, René Péron, l'Atalante, 2004 ; Gratte-Ciel, par Philippe Videlier, la Passe du vent, 2004 ; Superarchitecture, le futur de larchitecture, 1950-1970, Dominique Rouillard, La Villette, 2004 ; et Henri Sellier, urbaniste et réformateur social, Roger-Henri Guerrand et Christine Moissinac, La Découverte, 2005.
Le prix La Ville à lire, créé par France Culture et la revue Urbanisme, est décerné pour la neuvième fois. Il est doté de 3 000 euros. Il a successivement couronné Jean Rolin (pour Zones), Alain Roger (pour son Court Traité du paysage), Mike Davis (pour City of Quartz), François Bon (pour Paysage fer), Simone Delattre (pour Les Douze Heures noires), André Corboz (pour Le Territoire comme palimpseste), l'écrivain flamand Stefan Hertmans (pour Entre villes) et l'an dernier Paul Virilio pour Ville panique.
La Ville franchisée, formes et structures de la ville contemporaine, David Mangin, La Villette, 2004, 398 pages, 35 euros.