Après la catastrophe du réservoir rompu de l'usine d'Akja, qui a déversé des boues toxiques sur plusieurs villages en Hongrie, l'organisation mondiale de protection de la nature (WWF) a indiqué que d'autres usines situées le long du Danube pourraient mettre le fleuve en danger.
D'autres usines situées le long du Danube pourraient représenter un danger pour l'environnement, selon le WWF. L'organisation mondiale de protection de la nature a indiqué vendredi que l'usine de bauxite-aluminium d'Ajka, en Hongrie, à l'origine d'une grave catastrophe écologique depuis lundi dernier, pourrait ne pas être la seule à menacer la nature : car la Hongrie possède d'autres grands bassins stockant une boue rouge hautement alcaline et tout aussi toxique.
Lundi, un réservoir de l'usine de bauxite-aluminium d'Ajka, à l'ouest de Budapest, s'était rompu, déversant une marée de boue toxique sur sept villages avoisinants, et contaminant notamment le Danube. Surtout, cet accident a fait cinq morts, dont un bébé, trois disparus et 150 blessés.
Le WWF tire la sonnette d'alarme, car il estime que d'autres sites pourraient connaître le même sort. Il cite celui de Tulcea en Roumanie, où est également stockée de la boue rouge toxique, ainsi que celui d'Almasfuzito, à 80 km en amont de Budapest. Dans cette usine, quelque 12 millions de tonnes de boue sont répartis dans plusieurs réservoirs sur une surface de 40 hectares. «Si le bassin cède, l'approvisionnement en eau potable pour une bonne partie de la Hongrie serait menacé», indique Andreas Beckmann, expert de WWF spécialisé sur le Danube.
Après l'accident industriel survenu en Hongrie, la secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Chantal Jouanno, a demandé que soit réalisé un nouveau contrôle de l'unique usine française de traitement de minerai de bauxite produisant des boues rouges. Celle-ci est située à Gardanne, dans les Bouches-du-Rhone, et exploitée par Rio Tinto. «Une partie des résidus de bauxite est lavée et diluée dans de l'eau avant d'être envoyée dans une fosse sous-marine à sept kilomètres des côtes», a expliqué le cabinet de la secrétaire d'Etat, présisant cependant que «ces rejets font l'objet d'un suivi périodique de l'impact environnemental réalisé par un Comité de Suivi Scientifique ad hoc et la canalisation est régulièrement inspectée».