CONJONCTURE. La FNTP a publié le 8 décembre son bulletin de conjoncture portant sur le mois d'octobre 2020. Et les bonnes nouvelles ne sont toujours pas au rendez-vous, puisque l'activité et les carnets de commandes du secteur ne s'étaient pas redressés.
Toujours pas d'amélioration en vue pour les travaux publics. La dernière note de conjoncture de la FNTP, portant sur octobre 2020, montre en effet un recul toujours très net de l'activité du secteur. Sur le mois, la baisse est ainsi de 9,4% par rapport à octobre 2019. Elle est cependant relativement stable par rapport à septembre.
En cumul sur les dix premiers mois de l'année 2020, le montant des facturations est également toujours très en dessous de son niveau d'avant crise : -13,9% sur un an, une baisse qui s'atténue très timidement de mois en mois. Pour rappel, le cumul à fin septembre enregistrait un recul de 14,3%, de -16,4% à la fin du premier semestre.
"Les craintes semblent se concrétiser"
L'inquiétude de la FNTP reste tout de même extrêmement forte pour la fin de l'année et le début de 2021, dont "les craintes (…) semblent se concrétiser". Car du côté de la commande publique, la relance se fait toujours grandement attendre. Après un petit mieux en septembre (+6,2% sur un an) qui ne permettait cependant pas de rattraper le retard cumulé sur l'année, les prises de commandes se sont à nouveau effondrées en octobre : -22,8% sur le mois, par rapport à octobre 2019. C'est -14,2% depuis janvier.
Les carnets de commandes actuels sont donc consommés et se vident, sans se remplir suffisamment en complément. Et même si la FNTP observe "un léger frémissement" de la part de certains maîtres d'ouvrage, "le volume des appels d'offres reste toujours bien inférieur à celui de l'an dernier". La fédération juge ainsi « urgente » la mobilisation des collectivités locales, afin de "relancer rapidement des projets d'infrastructures ». Seule solution pour « infléchir la tendance" et "redonner des perspectives aux entreprises du secteur".
Cette activité en berne a déjà des conséquences sur le front de l'emploi. Aussi, même si leurs effectifs restent encore en légère croissance sur les dix premiers mois de l'année (+1,8% sur un an), le volume d'heures travaillées par les ouvriers permanents connaît toujours une chute importante (-15,7% en cumul depuis janvier, et -2,9% en octobre, sur un an). Mais ce n'est rien comparé aux intérimaires : les heures qu'ils ont effectuées se sont ainsi effondrées de 37,6% sur le seul mois d'octobre, de 34,5% en cumul depuis janvier.