REPORTAGE. Visite dans l'un des sites de tests des matériaux au feu d'Efectis France, l'un des laboratoires référents sur ce sujet.
Que viennent faire à Les Avenières, petit village d'Isère, autant de responsables industriels venus de France, mais aussi, par exemple, du Royaume-Uni ou encore du Qatar ? Ils viennent assister au test au feu des matériaux qu'ils fabriquent sur le site d'Efectis France, l'un des laboratoires agréés en la matière. Une entité de 150 salariés, distribuant chaque mois des centaines d'avis feu et réalisant quotidiennement des dizaines de tests de comportement de divers matériaux (produits de façade, isolants, portes, câbles...). Le panel d'activité est très large, allant de la certification à la formation, en passant par les investigations post-incendie. "Depuis l'incendie de la tour Grenfell, à Londres, nous avons davantage de clients venant d'outre-Manche", nous explique Eric Guillaume, directeur général d'Efectis France. L'expertise française à ce sujet est en effet reconnue à l'international.
Sur la photo ci-dessus, on peut voir le local de test permettant de classifier les matériaux entre les notations B et E (en euroclasses). Ici, un panneau de bois est brûlé. Pour la note A1 ou A2, un autre test est réalisé sur un petit échantillon de matériau, de manière à vérifier son incombustibilité.
"La plupart des industriels qui ont recours à nos services ont déjà une bonne idée de la performance de leurs matériaux", rappelle Eric Guillaume. Même si, parfois, des produits ne passent pas favorablement les tests. C'était le cas d'un mur isolant, testé le jour où Batiactu a pu visiter les locaux. Pour des raisons évidentes de confidentialité, il n'a pas été possible de prendre une photo ni de savoir de quel produit il s'agissait.
La confidentialité est évidemment la norme au sein du laboratoire Efectis. Ci-dessus, on peut voir les boxes aménagés pour chaque industriel, qui vient lui-même monter l'installation avant qu'elle passe l'essai. C'est d'ailleurs l'une des critiques formulées à l'encontre de ce type de tests : aucune garantie n'assure que les installations seront montées, sur un chantier, dans les mêmes conditions que lors du où le fabricant est à la manœuvre. Malgré tout, ce genre d'essais, notamment les Lepir II (qui ont la particularité d'être des tests en grandeur nature) font aujourd'hui référence au niveau international.
Des tuyaux de filtration de l'air sont omniprésents dans les locaux, certains pour analyser la composition des fumées, d'autres pour désenfumer le local et filtrer les émanations.
Devant ces ouvriers, en contrebas, une paroi est en cours de test de résistance à la chaleur. Un four est situé sous leurs pieds, et ils analysent en temps réel le comportement du produit testé : résistance, déformation, intégrité... Deux fours sont présents sur ce site, en mesure de monter jusqu'à 1.350 degrés.
C'est sur ce genre d'installations que sont réalisés les fameux essais Lepir II (comme Local expérimental pour incendie réel à deux niveaux). C'est l'essai par excellence qui permet de tester une façade en taille réelle. Après une dizaine de réalisations, le béton doit être changé. Le tri des déchets de déconstruction est réalisé sur site. Deux lacs d'eau sont également présents sur le site au cas où. Enfin, le site est également utilisé par les pompiers de la région qui viennent parfois s'y exercer.