Dans le cadre de la création d’une société publique en faveur de la location en Espagne, la ministre du Logement a essuyé de vives critiques concernant une proposition incitant les jeunes à devenir indépendants.

Le gouvernement espagnol avait accordé vendredi la création d’une société publique de location dans le but de stimuler le marché locatif espagnol peu développé. Parmi les projets accompagnant cette création, la ministre espagnole du Logement, Maria Antonia Trujillo proposait la construction de logements sociaux de 30 m2 pour inciter les jeunes à prendre leur indépendance.

Contre toute attente, cette annonce a suscité un tollé dans l’opposition. Le Parti populaire a notamment qualifié cette proposition d’ «expérimentation très dangereuse». A l’opposé, la coalition proche des communistes Izquierda unida (IU) a dénoncé une possible création de «ghettos».

Des critiques qui ont contraint la ministre à faire marche arrière, mercredi soir. Il s’agit d’une «réflexion», s’est-elle défendue à la radio privée Cadena Ser. Ce modèle de «mini-logements» en location, pensés pour une période transitoire dans la vie des usagers, «a du succès dans d'autres pays de l'Union européenne (UE) mais en Espagne ce n'est peut-être pas encore dans notre culture», a admis la ministre du gouvernement socialiste.

Selon l'Institut de la Jeunesse espagnole dépendant du ministère du Travail et des Affaires sociales, 68% des jeunes entre 18 et 25 ans vivent toujours chez leurs parents, mais 80% manifestent leur souhait d'avoir leur propre logement ou de vivre en co-location. La culture de la location est faible en Espagne, où seuls 10% des logements sont en régime locatif contre une moyenne de 30% dans l'UE, selon Mme Trujillo. L'accès au logement dans ce pays méditerranéen est également entravé par la flambée des prix de l'immobilier qui ont bondi de 150% depuis fin 1997.

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