«Val d'Argent Nord» est un quartier de grand ensemble de la ville d'Argenteuil construit dans les années 70 sur le format d'un urbanisme de dalle. Actuellement en pleine rénovation urbaine, la ville d'Argenteuil (93) a lancé un concours d'idée de petite architecture citoyenne. Aperçu du projet du lauréat.
A l'origine de ce projet, un concours d'idée PAC «petite architecture citoyenne», organisé par le CAUE du Val d'Oise. «Ce concours avait pour but d'accompagner les programmes de restructuration urbaine de l'ANRU, au travers d'installations temporaires dont l'intérêt était de questionner les habitants sur leurs futurs espaces publics», explique l'architecte, Rémy Poux, qui a proposé un projet sur la Dalle d'Argenteuil. Ce projet consiste en un élément architectural mobile, à la fois horizontal et vertical de 15 m2, qui connecte aussi bien le dessus que le dessous de la dalle. «Je souhaitais créer sur ce territoire un lien social et spatial, et offrir aux habitants un lieu de détente, de découverte et de rencontre», ajoute l'architecte qui souhaite placer ces «cubes» sur la place de la commune de Paris, lieu fédérateur de la dalle.
Contraste et matière
Le projet naît des différents contrastes qui l'entourent. En effet, «celui des volumes, pour les barres et les tours et celui de la matière avec le plein et le vide, mais aussi l'opaque et le transparent et le fixe et le mobile», explique Rémy Poux.
Ainsi, pour répondre à ces contrastes, deux volumes constituent cet ensemble. Le premier est en relation avec la dalle «d'où l'horizontalité», et le second fait la relation entre le dessus et le dessous «pour la verticalité», poursuit l'architecte. La combinaison des deux volumes donne la possibilité de varier les connections et les propositions. Cette composition architecturale devient alors un élément qui crée l'interactivité avec les passants.
En outre, la structure est constituée d'une série de portiques en bois d'une épaisseur de 10 cm et espacés de 10 cm, tous à géothermie variable. Cela créé dans son ensemble un volume «fluide» sortant de toute géométrie environnante.
Jeux de glisse
Cette fluidité se traduit par deux volumes, le A situé à la verticale et le B à l'horizontale. Le volume B qui est coulissant est équipé de roues escamotables placées dans l'épaisseur du plancher et permet tout déplacement sur la dalle. L'articulation verticale du volume A sur le volume B est réalisable à l'aide d'un treuil «A coulisse sur B», explique l'architecte.
Ainsi l'installation est libre de tout déplacement et peut aussi venir se «clipser» dans l'épaisseur de la dalle. Les parois intérieures de l'installation sont constituées d'éléments toutes hauteurs en polycarbonate. Entre opacité et translucidité, des jeux visuels se créent entre intérieur et extérieur enrichissant ainsi la scénographie. Les parois opaques font office de support d'exposition.
Enfin, l'espace intérieur qui occupe cet aménagement est fixe pour une surface de 15 m². «Lorsque l'espace est ouvert, la surface est augmentée de 9.5m²», ajoute Rémy Poux. Cette surface est celle de la porte d'accès qui, une fois ouverte, fait office de plateau extérieur et peut servir à différentes activités similaires ou différentes de l'espace intérieur.
L'opaque et le transparent
Perspective sur la Place de la Commune de Paris à Argenteuil.
Différentes positions des volumes sont possibles
Les éléments structurants seront montés en atelier et transportés en pièces détachées. L'assemblage se fera manuellement sur le site.
Dans l'atrium sur la Place de la Commune de Paris à Argenteuil
Le volume A sera monté dans son intégralité en atelier et transporté d'un seul tenant. L'assemblage au volume B se fera à l'aide d'un camion grue.
Volumes A et B
Axonométrie éclatée du dispositif.
Maître d'œuvre : Rémy Poux Architecte
Maître d'ouvrage : Ville d'Argenteuil
Coût du projet : 36.000 euros
Date de mise en œuvre : Second semestre 2010