Le premier producteur d'ardoises naturelles au monde est espagnol : une ardoise posée sur trois est issue des carrières de Cupa. Alors que le marché de l'ardoise a amorcé son déclin, l'entreprise entend valoriser son matériau et ses innovations auprès de l'un de ses premiers marchés : la France.
C'était jusqu'à présent un leader discret : Cupa, premier producteur d'ardoises naturelles au monde, qui vit à 80% à l'export, ne communiquait pas. Mais en 2014, la donne a changé. Au-delà d'une simple opération de marketing-communication pour servir ses propres intérêts, Cupa* se lance en effet cette année dans une entreprise bien plus importante : la valorisation de l'emploi de l'ardoise en elle-même dans le bâti.
Un marché en baisse
Et c'est en France que cela se passe. L'Hexagone reste le pays où la tradition de l'ardoise est la plus forte : c'est même le principal marché mondial - cela représente pour Cupa 190.000 tonnes - notamment dans les régions Bretagne, Normandie et Pays de Loire (70% de la production). Et la fermeture des dernières productions franco-françaises, comme celle annoncée des Ardoisières d'Angers, faute de matière première et des coûts d'exploitation trop importants sur le sol français, laissent le champ totalement libre à l'importation*.
En revanche, les producteurs d'ardoises doivent faire face à un marché qui a fondu d'un tiers sur le marché français : du fait du contexte économique et de la chute des mises en chantier certes, mais pas que. La rénovation ne suffit pas et les évolutions architecturales dans le neuf, notamment le développement des toitures-terrasses, ne jouent pas en leur faveur. "Aujourd'hui nous avons besoin de défendre l'ardoise, explique ainsi Erwan Galard, responsable de la communication de Cupa France. Il faut préserver ce matériau."
Investir la façade
Et les pistes ne manquent pas. Matériau noble et traditionnel par excellence, l'ardoise peut vanter ses qualités environnementales, son impact est en effet très faible et sa durabilité n'est plus à prouver (supérieure à cent ans sans beaucoup d'entretien) ; le géant de l'ardoise n'oublie pas également de jouer sur les évolutions architecturales : en proposant des solutions en ITE (Cupaclad®)ou encore une diversité de modèles plus contemporains et qui permettent de jouer aussi sur le mixte de matériaux, une tendance architecturale certaine.
Un panneau solaire en ardoise naturelle
Cupa investit dans sa R&D et cela paie. Parmi ses principales innovations, le Thermoslate® : le premier panneau solaire thermique en ardoise naturelle. Ici, il n'est pas question de modules quelconques, c'est la chaleur que produit naturellement l'ardoise qui active le fluide caloporteur. Il n'y a aucun coût de maintenance et côté esthétique, il n'y a rien à dire, le panneau se fond complètement dans la toiture. Selon Cupa, il fournirait 60% des besoins annuels en eau chaude sanitaire, peut contribuer au chauffage de la maison ou s'avérer également "idéal pour chauffer une piscine !", renchérit Bertrand Lanoé, directeur commercial de Cupa Pizarras.
Design (esthétique pour les architectes et fonctionnel pour les couvreurs), innovation et durabilité : l'ardoise vante ses qualités pour mieux s'affirmer comme un matériau qui, loin de n'être que du passé, veut sauver son avenir.
Cupa groupe fondé en 1968
64 entreprises
27 filiales dans 11 pays
Exportations à 95%
24 carrières : Espagne, Portugal, France, Brésil, Chine
2.000 employés
300 millions d'euros de chiffre d'affaires
Trois divisions d'affaires principales :
Cupa Pizarras (ardoises)
Cupa Stone (pierre)
Cupa Innovation