ENERGIE. Des "contre-vérités" circulent dans le débat sur l'éolien terrestre, assurent des organisations professionnelles représentant la filière. Elles invitent les pouvoirs publics à maintenir les efforts afin d'atteindre les objectifs de la programmation pluriannuelle de l'énergie.
Les projets éolien terrestre sont-ils en mesure de provoquer "une saturation visuelle, voire un phénomène d'encerclement autour de certains bourgs, qui est absolument insupportable" ? Ces propos, tenus récemment par la ministre de la Transition écologique et solidaire Élisabeth Borne, n'ont évidemment pas été du goût de tout le monde. Pas plus que ceux du président de la République Emmanuel Macron, rapportés par Le Monde, tenus le 14 janvier dernier à Pau : "La capacité à développer massivement l'éolien est réduite [...]. Le consensus sur l'éolien est en train de nettement s'affaiblir dans notre pays [...]. De plus en plus de gens ne veulent plus voir d'éolien près de chez eux, considèrent que leur paysage est dégradé."
Ce 27 février, le Syndicat des énergies renouvelables (SER) et France énergie éolienne (FEE) ont publié un communiqué de presse conjoint pour réaffirmer "l'impérieuse nécessité de développer l'éolien, en accord avec les territoires, pour respecter les objectifs de la France en matière de transition énergétique". Avant de rappeler les objectifs du projet de programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) : plus de 24 GW à l'horizon 2023 et de 33 à 34 GW à l'horizon 2028.
Des "contre-vérités" circuleraient sur l'éolien
Or, le cadre d'exercice du développement de la filière ne serait pas adéquat, par rapport à ces ambitions. "Force de proposition sur de nombreuses dispositions qui seront prochainement mises en œuvre, la filière s'apprête à en formuler de nouvelles pour accompagner les élus et mieux répartir le parc éolien sur le territoire, sans complexifier le cadre existant", peut-on lire dans le communiqué de presse. Les organisations patronales regrettent d'ailleurs la circulation dans le débat public de "nombreuses contre-vérités". "La profession agit et continuera d'agir dans un esprit constructif et de responsabilité pour accroître le développement harmonieux et équilibré des parcs sur l'ensemble du territoire", tient à indiquer Jean-Louis Bal, président du SER.
De son côté, le président de FEE Nicolas Wolff assure faire "confiance à la ministre pour poursuivre le travail engagé autour d'échanges dépassionnés et rationnels et constructifs". Assurant que l'installation d'éoliennes pouvait tout à fait faire office de "levier essentiel aux projets des territoires".