Une crise du logement sur le marché de la location s'installe en France. Le dernier indice du coût de la construction ne devrait rien arranger. Les jeunes et les bas salaires sont les premières victimes de ce cercle vicieux.

Si le dernier indice du coût de la construction est moins élevé que les derniers trimestres, il constitue tout de même un obstacle à a résolution de la crise du locatif en France. En progression de 2,74%, cet indice reste supérieur à l'inflation, qui, elle, stagne autours de 1,7%. Le décalage s'aggrave avec la pénurie de logements.
Cette dernière a plusieurs origines. La première est le refus des propriétaires de mettre leur bien en location, de peur des impayés qui sont de plus en plus fréquent, en raison précisément de la hausse des loyers. Le serpent se mord la queue. Facteur aggravant, la politique désormais systématique des assureurs, banquiers ou caisse de retraite de vente de leur immeubles pour dégager du cash et réaliser des placements plus juteux ailleurs. Ces investisseurs détenaient un important réservoir de logements, désormais éparpillés entre des petits propriétaires plus timorés.
Dans les premiers temps de la crise, les professionnels se frottaient les mains, à la vue des hausses de leurs commissions. Maintenant, ils se plaignent de la réduction de leur activité. Certains n'hésitant pas à vendre des listes, par ailleurs fausses, de logements libres et visitables à des aspirants locataires, la Fédération Nationale des Agents Immobiliers (FNAIM) a décidé de porter plainte.
Les plus touchés par cette crise sont bien évidemment les petits portefeuilles, à commencer par les étudiants qui rencontrent aussi les problèmes de garanties, les logements étudiants étant eux-mêmes trop peu nombreux. C'est alors le règne des réseaux parallèles, où l'on voit les gardiens d'immeubles s'improviser agents immobiliers, et de la collocation. Selon les professionnels, 4 à 10% des logements dans les grandes villes seraient habités par des colocataires. Sans parler de ces étudiants qui se logent au camping dans l'attente d'un véritable toit.
Pour les professionnels, il est urgent d'agir, et, selon eux, la solution passe par les pouvoirs publics. Que ce soit les notaires, les promoteurs ou les investisseurs, tous ont le même mot à la bouche, à côté du terme crise : nouveau produit fiscal. Dans la ligne de mire, l'amortissement Besson. Selon, ce système n'est pas adapté au cadre urbain, où se concentre la demande, car il est incompatible avec le marché. L'autre demande porte sur une meilleure gestion par l'Etat des terrains à bâtir pour éviter l'emballement des prix du foncier et son inévitable traduction dans les loyers.
Le 19 septembre dernier, le ministre Gilles de Robien avait déclaré au cours de son allocution au Congrès de la Confédération Nationale des Administrateurs de Biens que " la politique à venir devrait non seulement soutenir les bailleurs dont la fonction sociale doit être reconnue, mais aussi encourager les investisseurs dans le logement locatif privé. Les moyens pour y parvenir qui peuvent être de nature juridique ou fiscale seront étudiés avec les professionnels. "

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