Le 46ème congrès de la fédération DLR (Distributeurs, Loueurs et Réparateurs de matériel de BTP et de Manutention) qui s'est tenu les 17 et 18 mars dernier à Reims a dressé l'impact des derniers événements japonais sur sa filière. Détails.

C'est lors du 46ème congrès du DLR (Fédération Nationale qui regroupe les Distributeurs, Loueurs et Réparateurs de matériel de BTP et de Manutention) qui s'est tenu les 17 et 18 mars derniers à Reims, que de nombreux professionnels ont échangé sur l'impact économique et humain du séisme japonais sur leur filière. Nicolas Bouzou, directeur et fondateur du cabinet Astères et également consultant économique pour cette fédération a apporté quelques précisions sur les conséquences économiques négatives de ces événements.

 

«Les estimations concernant le coût du séisme oscillent actuellement entre 140 milliards d'euros et 200 milliards d'euros», a annoncé Nicolas Bouzou, expliquant que ces chiffres tiennent compte des destructions matérielles mais n'intègrent pas l'impact de la catastrophe nucléaire et les conséquences de la désorganisation des infrastructures et de l'appréciation du taux de change sur les entreprises japonaises dans leur ensemble. «La reconstruction devrait avoir un effet positif sur la croissance, mais l'endettement de l'Etat japonais est tel qu'il est difficile de savoir quels moyens il pourra consacrer à cette reconstruction», a également souligné ce dernier.

 

Problèmes de livraison de matériels japonais
Les effets des événements japonais sont en revanche déjà perceptibles en Europe sur un certain nombre de secteurs.
En effet, le Japon est l'un des principaux producteurs de composants électroniques, et des ruptures d'approvisionnements perturbent, entre autres, le secteur des machines-outils. Ainsi, la distribution de matériel de BTP est affectée à plusieurs titres. De façon direct car le Japon compte plusieurs grands fabricants tels que Takeushi, Yanmar, Kubota, Hitachi, Komatsu. Les trois derniers étant les plus affectés, «ils comptaient, en effet, des usines dans la région d'Ibaraki», explique Nicolas Bouzou, qui ajoute que pour Yanmar, «seul le réseau de distribution a été affecté». Et de façon indirecte, dans la mesure où le Japon fournit une partie de l'électronique intervenant dans la fabrication d'autres constructeurs, y compris des constructeurs français.
Quant au constructeur Caterpillar, il a fait savoir que le séisme n'avait pas pour l'instant d'impact sur sa production dans le reste du monde, mais le groupe n'écarte pas un impact ultérieur.

 

Quelles conséquences pour la France ?
En France, les retards de livraison pour les matériels japonais seraient estimés à environ trois mois. «Certes, on peut penser que ces retards n'auront qu'un impact temporaire sur le chiffre d'affaires, les ventes devraient finalement être réalisées avec quelques mois de décalage», estime Nicolas Bouzou.
Mais cette perturbation intervient malheureusement dans un contexte déjà tendu, et qui est caractérisé par des délais de livraisons plus longs que la normale. «Elle vient fragiliser un secteur dont la reprise était déjà hésitante, comme en atteste le recul du chiffre d'affaires observé au quatrième trimestre 2010», constate le spécialiste de Astères.
Enfin, pour le DLR, la reprise des ventes de matériels neufs se fera à un rythme plus lent, «ce qui pèsera temporairement sur les marges», conclut la fédération.

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