Le ministère de l'Ecologie a annoncé la création de "Geodeep", un fonds de garantie destiné à accompagner le développement de la géothermie profonde en sécurisant le risque financier pris par les industriels. Il sera approvisionné par l'Ademe, la Caisse des Dépôts et des opérateurs privés. Explications.
La géothermie profonde est une filière pour laquelle la France dispose de savoir-faire reconnus. Afin de développer cette source d'énergie durable, qui aidera le pays à atteindre son objectif de transition écologique, Ségolène Royal a lancé un fonds de garantie dédié, nommé "Geodeep".
Doté de 50 M€, apportés pour moitié par l'Ademe, ainsi que par des opérateurs privés (15 M€) et la Caisse des dépôts et consignations (10 M€), ce fonds doit garantir les porteurs de projets contre le risque d'échec à trouver une ressource géothermale suffisante. Il les indemnisera en cas de problème lors des forages d'exploration ou d'exploitation. Le ministère explique : "Il s'agit ainsi pour les industriels d'une véritable aide à l'engagement d'investissement en diminuant le risque supporté par le projet". Au niveau économique, il est prévu que le fonds permette de lourds investissements, de plus de 500 M€, pour le développement d'une dizaine de centrales de géothermie profonde. Environ 700 emplois pourraient être créés pour la phase d'études et construction, et 120 pour la phase d'exploitation qui s'étalera sur 15 ans.
Un cluster d'excellence français
"Geodeep" est également le nom du cluster français pour la géothermie productrice de chaleur et d'électricité qui rassemble des organisations et associations, des entreprises spécialisées dans l'ingénierie et la construction de centrales spécifiques, telles qu'EDF, Alstom, Eiffage-Clemessy ou GDF Suez-Cofely. Le cluster souhaitait initialement la création d'un fonds assurantiel de 100 M€, un montant double de celui accordé par Ségolène Royal.Il s'est également fixé d'autres objectifs dont le développement de 20 centrales géothermiques (10 projets en France, 4 dans les DOM-COM et 6 projets à l'étranger) et la génération d'un chiffre d'affaires de 2 Mrds € annuels pour la filière. Le cluster estime que seulement 6 % du potentiel géothermique mondial est exploité, avec une puissance installée de 12 GW. Le potentiel de développement est donc intéressant, avec plusieurs centaines de projets déjà identifiés. Deux marchés sont principalement visés : la production d'électricité et de chaleur en France métropolitaine (EGS hydrothermal), et la production d'électricité dans les îles volcaniques des territoires outremers ou étrangers. Christian Boissavy, le président de "Geodeep" expliquait, en juin 2014 : "Avec 10 % du marché mondial, l'industrie française aura pris sa place dans le secteur de la géothermie profonde et pourra continuer son développement sur les marchés internationaux".
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