Nos voisins allemands seraient-ils en train de nous rattraper en matière de coût du travail ? A en croire l'office de statistiques Destatis, entre 2011 et 2013, le coût du travail y a augmenté bien plus qu'en France. Une inversion de tendance qui semble également se dessiner dans les pays de l'Europe de l'Est jusqu'ici réputés pour leur main-d'œuvre peu chère.
D'après une étude de l'office allemand de statistiques Destatis, l'Allemagne se situe en 7e position dans l'Union européenne avec un coût horaire du travail de 31.70 € (secteur privé) et de 36.20 € (industrie). Cela reste toutefois inférieur au coût horaire du travail en France, qui se monte à 35 € dans le secteur privé et à 36.70 € dans le secteur industriel.
Mais, souligne l'office germanique, la tendance semble s'inverser. En effet, si le coût du travail a progressé, annuellement, 2.5 fois plus vite dans l'Hexagone (3.4%) qu'en Allemagne (1.4%) entre 2004 et 2010, en revanche, depuis 2011, il a bondi chaque année en moyenne de 2.7% en Allemagne, soit bien plus qu'en France sur cette période (+1.9%).
L'Europe de l'Est et du Sud impactées différemment
Comme l'indique le quotidien Les Echos, cette notion de rattrapage vaut aussi dans d'autres pays européens. Ainsi, il serait visible en Europe centrale et orientale, là où la main-d'œuvre était jusqu'à présent réputée pour ses prix bas. En Lituanie, le coût du travail a crû de 7.4%, de même qu'en Estonie (+9.4%), en Pologne (+3.4%). Dans le haut du tableau, la Suède, la Belgique et le Danemark affiche des coûts égaux ou supérieurs à 40 € dans le secteur privé.
Dans le Sud de l'Europe, la crise ayant frappé durement, le coût du travail est en fort repli. Ainsi, la Grèce a enregistré entre 2012 et 2013 une chute de 9.4%, tandis que le Portugal affiche un recul de 1.8%, Chypre (-3.7%) ou la Slovénie (-1.1%).