Le département des Arts de l'Islam du Musée du Louvre a quasiment revêtu sa nouvelle verrière, conçue par les architectes Rudy Ricciotti et Mario Bellini. Présenté officiellement ce mardi, ce véritable défi architectural offre un coup de modernité au bâtiment et une identité à cette entité du musée.
Encore une structure de verre au Musée du Louvre… Après les facettes des pyramides de la cour Carrée, voilà le voile composé de 2.350 triangles qui assure une protection tout en légèreté au dessus de la Cour Visconti (côté Seine) abritant le nouveau département des Arts de l'Islam voulu par l'ancien président Jacques Chirac. Ce projet doit mettre en valeur les 15.000 pièces de la collection d'art islamique du Louvre qui a longtemps sommeillé dans les réserves du Musée. Enrichie de 3.400 œuvres déposées par le musée des Arts décoratifs, l'ensemble de la collection se déploiera bientôt sur deux niveaux et disposera de quelque 4.600 m2 d'espaces muséographiques.
Du fil à retordre
C'est non sans mal que les concepteurs ont accompli cette prouesse architecturale. Lors d'une présentation à la presse, Mario Bellini a reconnu que la réalisation du voile avait été « très difficile ». Rudy Ricciotti en aurait même eu des sueurs froides, selon l'AFP. Avant la mise en place du voile, il aura fallu excavée la Cour Visconti à 12 m de profondeur et évacuer des milliers de mètres cubes de terre par une sortie des plus étroites. En outre, des colonnes ont été coulées dans le sol par injection de béton à très haute pression, provoquant parfois de légers « déplacements » de quelques millimètres.
La verrière, actuellement en cours de finition, est entourée d'une résille en métal doré et argenté, formant une seconde peau à la couverture. Non accolée aux façades qui ceinturent la cour Visconti, elle est néanmoins soutenue par huit piliers très minces, ajoutant encore de la légèreté à la réalisation. « Nous avons voulu bâtir un voile léger, comme s'il était soutenu par le vent, un voile élégant et poétique qui filtre la lumière tout en permettant d'apercevoir les façades historiques de la Cour Visconti », a expliqué Mario Bellini à l'AFP.
Près de vingt ans après l'inauguration des pyramides de Pei, le département des Arts islamiques devrait ouvrir ses portes à l'été 2012.
La Cour Visconti en 2008
Le projet d'un département des Arts islamiques a été lancé en 2002 par le président de la République, Jacques Chirac, désireux de conforter la "vocation universelle" du musée le plus fréquenté du monde.
La première pierre a été posée en 2008 par Nicolas Sarkozy.
La première pierre a été posée en 2008 par Nicolas Sarkozy.
La Cour Visconti en avril 2011
La Cour Visconti en novembre 2011
A quelques mois de l'ouverture du département des Arts islamiques, le voile est presque levé...
Couverture en cours de montage
Le montage de la couverture a donné bien du fil à retordre aux concepteurs du projet, Rudy Ricciotti et Mario Bellini.
Montage de la verrière
2.350 triangles de verre composent le voile de la Cour Visconti.
Verrière
Un véritable travail d'orfèvre.
Montage de la maille métallique
Une seconde peau métallique vient recouvrir la couverture de verre.
Si le président-directeur du Louvre a confirmé une ouverture des Arts islamiques cet été, il reste néanmoins quelque 10 M€ à trouver pour finaliser le financement de nouveaux espaces dans ce département. « On recherche des mécènes avec confiance, je ne suis pas inquiet », a-t-il indiqué à l'AFP.
Le coût global de l'opération s'élève à 98.5 M€, l'Etat ayant contribué à hauteur de 31 M€ et le Louvre pour 1.5 M€. Le reste provient d'Etats comme le Maroc, le Koweit, le Sultanat d'Oman ou encore la république d'Azerbaïdjan, pour un montant total de 26 M€. Enfin, des donateurs privés - individuels et entreprises - ont participé pour 30 M€ à ce jour. Parmi eux des groupes français tels Total (6 M€), Lafarge (4.5 M€) ou Bouygues Construction (1 M€).