Selon une étude du cabinet Xerfi, le marché français du chauffage devrait se dégrader d'ici à 2013, victime de la crise économique. Mais un redressement progressif est attendu à partir du 2e semestre de l'année prochaine grâce à l'entrée en vigueur de la RT 2012, du DPE et d'une reprise du secteur de la construction.
Selon le cabinet Xerfi, le marché français du chauffage devrait connaître une dégradation sur la seconde moitié de l'année. Une situation - liée à la crise économique, à la baisse du pouvoir d'achat et à celle des investissements, ainsi qu'à l'austérité - qui devrait perdurer jusqu'à la mi-2013 au moins. Un certain redressement devrait alors intervenir, notamment grâce à la reprise attendue du secteur du bâtiment et à l'entrée en vigueur de la Réglementation thermique 2012 et du diagnostic de performance énergétique (DPE).
Certaines familles de chauffage devraient tirer leur épingle du jeu, notamment les pompes à chaleur dont les ventes dépasseront les 68.000 unités d'ici à trois ans (+9 %). En revanche, les appareils de chauffages électriques (radiateurs et chauffe-eaux) devraient être victimes d'une baisse importante de leurs ventes dans le même laps de temps avec 2,5 millions d'unités vendues (-13,5 %). «La tendance se confirmera avec la hausse des prix de l'énergie et la volonté de réduire les pics de consommation d'électricité en hiver», précise Flavien Vottero, auteur de l'étude Xerfi.
D'après l'enquête le marché français reposerait entre les mains d'une petite poignée d'entreprises, environ 75, soit deux fois moins qu'il y a douze ans. Une conséquence des fermetures et des regroupements liés à la rationalisation des outils de production : les plus petites structures n'auraient pas les ressources nécessaires pour financer une R&D permettant de développer des produits répondant aux nouveaux critères environnementaux. Les grandes entreprises européennes seraient donc favorisées, comme Bosch, Vaillant, Ariston-Thermo ou Atlantic. Issues du chauffage traditionnel, elles s'orientent désormais progressivement vers le marché des appareils utilisant des énergies renouvelables où elles côtoient des acteurs de plus petite taille. Ainsi, les leaders du secteur diversifient leur offre et étoffent leurs gammes, en proposant des pompes à chaleur, des systèmes solaires, des chaufferies bois ou des chaudières à condensation.
Émergence de stratégies nouvelles
D'autre part, les ténors délaisseraient également l'habitat individuel, trop concurrentiel, pour l'habitat collectif et le tertiaire. Ces segments seraient, en effet, moins standardisés et permettraient aux chauffagistes de signer de "lucratifs contrats" de maintenance et de réparation d'urgence. Les capteurs solaires thermiques installés sur des bâtiments collectifs représenteraient aujourd'hui 40 % de tout le marché en volume, avec des chiffres annuels de vente en progression de 10 % par an.
Pour doper leurs ventes, les sociétés ont également créé des normes et des labels garantissant la qualité ou la sécurité de leurs produits (Qualisol, QualiPAC, « Reconnu Grenelle Environnement », etc.). Des mentions qui visent à rassurer les clients potentiels et donnent de ce fait un avantage concurrentiel. Par ailleurs, les entreprises organisent des formations dédiées aux installateurs et aux spécialistes de la maintenance-réparation afin de s'assurer que les produits, toujours plus complexes techniquement, seront correctement suivis. Enfin, certains opérateurs ont signé des accords commerciaux avec des fournisseurs d'énergie, électricité ou gaz. L'étude donne l'exemple du groupe CIAT, partenaire d'EDF, qui accède ainsi aux clients intéressés par des travaux d'amélioration énergétique.