Ce lundi débute la Conférence sociale, qui s'organisera autour de sept tables rondes thématiques, avec en tête l'emploi. Si le président de la République en personne l'introduira, il laissera ensuite la place aux membres du Gouvernement et aux leaders des huit organisations syndicales et patronales représentatives, dont Jean Lardin, président de l'UPA. Objectif : après l'annonce récente du «coup de pouce» de 2% au SMIC, établir une feuille de route pour les réformes sociales du quinquennat. Décryptage.
Des accords de Grenelle de 1968 au sommet social de juillet 2012, régulièrement, le nouvel exécutif mis en place réunit les partenaires sociaux pour un grand « barnum » national. Toutefois, la conférence sociale des lundi 9 et mardi 10 juillet s'inscrit dans un contexte particulier : la crise économique contrarie les modèles sociaux. Un changement de ton est donné. Après avoir été tenus à l'écart durant la fin du précédent quinquennat, les partenaires sociaux sont invités au débat.
Du Medef à la CGT, la CFDT, FO, CFE-CGC, et CFTC en passant par l'UPA et la CGPME les partenaires sociaux saluent l'initiative. Tous ont été reçus par les cabinets des ministres et du Premier ministre concernés fin mai, pour de nombreuses réunions préparatoires. « Nous serons un peu chez nous dans le palais d'Iéna, le siège du Conseil économique, social et environnemental (Cese) qui accueille la conférence, puisque des bureaux ont été mis à notre disposition pour préparer les rencontres », nous indique un porte-parole de l'Union professionnelle des artisans (UPA).
L'UPA réservée sur la méthode
Objectif du « Iéna social » ? Identifier des thèmes (indexation du smic, financement des retraites, marché du travail) et définir pour chacun d'eux une méthode (loi, concertation, négociation patronat-syndicats) ainsi qu'un calendrier de travail. « On sent bien une volonté de la part du Gouvernement de faire de la concertation et ce ne fut pas une juxtaposition de monologues», nous avait expliqué Jean, Lardin, président de l'UPA, au lendemain des réunions préparatoires. Toutefois, l'Union professionnelle artisanale constate des « erreurs dans la méthode de concertation. Par exemple, les partenaires sociaux n'ont pas véritablement été associés à l'extension du dispositif de retraites 'carrières longues' datant de 2003. De la même façon, aucun chiffrage précis n'a été communiqué dans la phase de préparation de la grande conférence.»
Des sujets nombreux et beaucoup d'attentes
Au menu du sommet : la démocratie sociale avec la loi Larcher et son obligation d'organiser une concertation avant tout projet de loi concernant le travail ou l'emploi ; la proposition de campagne de François Hollande de « constitutionnaliser » le dialogue social ; les discussions sur le rôle des institutions représentatives du personnel... L'UPA propose, elle, d'organiser une représentation externe du personnel au niveau territorial et d'élever à 20 salariés, contre 10 actuellement, le seuil de désignation du délégué du personnel.
Les sujets seront nombreux, et les attentes encore davantage. Le Medef sera vigilant, par exemple, sur les contrats de génération, veillant à éviter les alourdissements de charges alors que la CGPME espère, elle, un « fléchage » des aides vers les PME. Par ailleurs, le Medef interpellera Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, qui veut faire du financement de l'économie sa priorité. Et la CGPME défendra l'idée d'une contrainte plus forte sur les règles régissant les relations entre donneurs d'ordres et sous-traitants.
« Après le discours de politique générale présenté par le chef du Gouvernement la semaine dernière, la France doit se retrousser les manches », souligne l'UPA. Et de conclure : « Ainsi, la grande conférence sociale devra rapidement sortir du domaine des constats pour inventer les meilleures réponses possibles aux défis qui se présentent. Nous apporterons notre pleine contribution en plaçant les problématiques de la petite entreprise au cœur des débats. »
Découvrez en page 2 le programme des sept tables rondes sur deux demi-journées