Dans le cadre de la 5e édition des Coulisses du Bâtiment, 330 chantiers sont ouverts au public du 4 au 6 octobre. Avec cet événement, la Fédération Française du Bâtiment (FFB) cherche notamment à séduire et recruter les jeunes dans ses différents métiers. Le point avec Christian Baffy, président de la FFB.

«Du 4 au 6 octobre, port du casque obligatoire». L’opération Les Coulisses du Bâtiment, organisée par la Fédération Française du Bâtiment (FFB), permet chaque année d'ouvrir les chantiers et les ateliers professionnels au public pour qu'il découvre «toutes les facettes des métiers du bâtiment».

C’est aussi l’occasion pour les jeunes de rencontrer les professionnels du secteur sur leur lieu de travail. La finalité de l’opération étant de montrer une autre image de la profession et de recruter ces jeunes dans les différents métiers du bâtiment.

Le point sur cette 5e édition avec Christian Baffy, président de la FFB.

Batiactu : Dans quel contexte s’ouvrent ces 5e Coulisses du Bâtiment ?
Christian Baffy : Le secteur se porte très bien avec de bonnes perspectives, notamment dans le domaine de l’habitat avec les récentes décisions gouvernementales. D’abord dans le logement neuf, avec l’objectif de la ministre du Logement, Christine Boutin, de construire 500.000 logements neufs par an dont 120.000 logements sociaux. De bonnes perspectives d’activité également sur le marché de la rénovation, avec l’objectif du Grenelle de l’environnement de diviser la consommation énergétique du parc résidentiel par plus de 4 en 40 ans.
Mais tous ces objectifs ambitieux viennent rappeler l’importance des besoins de recrutement dans nos métiers.

Batiactu : Le recrutement, c’est une des finalités des Coulisses du Bâtiment…
Christian Baffy : Les Coulisses… est un événement incontournable qui nous permet de rétablir la vérité sur nos métiers. En ouvrant nos chantiers aux jeunes, nous contribuons largement à modifier l'image de la profession. Et effectivement, l’idée derrière est de susciter des vocations. Les besoins de recrutement sont considérables.

Batiactu : Les arguments pour séduire les jeunes ont-ils évolué depuis la première édition ?
Christian Baffy : Nous insistons beaucoup sur la notion carrière. Par rapport à de nombreux secteurs, dans le bâtiment on peut évoluer. De même, aujourd’hui on n’hésite plus à parler salaire. Nos apprentis ont des revenus supérieurs à la moyenne. En cinq ans, les salaires ont été majorés de 30%. Autre argument pour séduire les jeunes, parler de féminisation. En 4 ans, nous avons multiplié par 3 le nombre de femmes sur les chantiers, et notre objectif de recruter 30.000 femmes d’ici 2009 est déjà pratiquement atteint. Cela veut dire que nous avons fait d’importants progrès en matière de pénibilité du travail. Enfin, nous parlons beaucoup d’hygiène et de sécurité.

Batiactu : Quelles sont les nouveautés des Coulisses cette année ?
Christian Baffy : Pour cette 5e édition, 330 sites sont ouverts. Et grande première, nous proposons des activités qui touchent au développement durable avec des découvertes d’usines d’incinération et de traitement des eaux. L’idée est de montrer que nos métiers ce n’est pas seulement bétonner tout sur notre passage, c’est aussi penser et accompagner le développement durable.

Batiactu : Justement, en parlant de développement durable, quelle est votre position concernant le Grenelle de l’environnement ?
Christian Baffy : Nous avons animé un des groupes de travail sur la problématique du bâtiment qui représente 46% de la consommation d’énergie finale et 26% des émissions de gaz à effets de serre. Nous sommes tous d’accord sur le constat, il faut agir et agir vite. Le groupe a repris un de nos objectifs : faire que l’ensemble des logements neufs soient à énergie positive d’ici à 2020.

Batiactu : Comment comptez-vous vous y prendre pour atteindre cet objectif ?
Christian Baffy : Nous allons favoriser l’utilisation des énergies renouvelables : solaire, photovoltaïque… Mais cela demande un important travail de mobilisation des acteurs du bâtiment. En effet, les clients ne sont pas armés pour gérer 5 ou 6 corps d’états différents. Nous avons donc besoin d’entrepreneurs ensembliers avec un rôle de conseil, de coordination et d’accompagnement dans les travaux de rénovation. Et puis enfin, il faut réfléchir aux différents modes de financement des travaux. Parce que cela coûte cher. Un exemple, pour transformer un 80 m2 en logement à énergie positive, il faut compter entre 25.000 et 30.000 euros.


Les Coulisses du Bâtiment : retrouvez la liste des sites ouverts au public en cliquant ici

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