Suez Environnement a mis au point un système qui pourrait, à terme, permettre de transformer le million de tonnes de couches de bébé consommées chaque année en France, en plastique, énergie et compost.

Une fois recyclés, les couches de bébés pourraient peut-être demain produire du biogaz : au vu du nombre utilisé dans les premières années de nos chers bambins, le gisement présente un sacré potentiel. Cette idée, pour le moins étrange, provient des ingénieurs de Suez Environnement qui sont parvenus à modéliser en laboratoire ce concept inédit. Un projet on ne peut plus moins sérieux initié il y a deux ans, financé à 40% par l'Ademe, pour lequel Suez a sorti un investissement de 340.000 €.

 

Un projet : un problème et une solution
«C'est venu d'un simple constat. Chaque bébé consomme en moyenne 6000 couches avant d'être propre, vers l'âge de deux ans. Cela représente, par an, au plan national, plus d'un million de tonnes de couches usagées qui sont jetées dans nos poubelles», explique Laurent Galtier, directeur du projet «Happy Nappy» (couche heureuse en anglais) chez Suez Environnement. Un volume considérable, pour lequel il n'existe pas aujourd'hui de solution de recyclage. Les couches vont dans les poubelles des ordures ménagères et partent dans les filières classiques d'élimination et de valorisation des déchets ménagers. « La première étape consiste à broyer les couches usagées pour isoler les différentes matières qui la composent », détaille Maxime Rouez, ingénieur à Suez Environnement. Après réduction des couches en petites bandelettes et essorage dans une machine à laver, les chercheurs parviendraient à séparer les matières plastiques qui pourraient être réutilisées pour en fabriquer d'autres. Les déchets organiques serviraient quant à eux à la production de biogaz, d'électricité et de chaleur. En effet, la production de biogaz serait issue d'un processus de fermentation : la codigestion des matières fécales et de la cellulose des couches, avec les boues issues des eaux usées des stations d'épuration.
Enfin, les matières fécales contenues dans les couches pourraient à terme servir de composant principale au compost pour fertiliser les champs.

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