RÉACTION. Quels risques peut représenter le coronavirus pour les entreprises de construction ? Conscient de l'aléa que cela fait peser sur leur activité, et soucieux de la santé de leurs salariés, les acteurs se préparent, et l'État assure pour sa part les entrepreneurs de sa "solidarité totale".
Alors que les cas de coronavirus sont de plus en plus nombreux en France, les entreprises du secteur de la construction peuvent se demander de quelle manière cela risque d'impacter leur activité. Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a affirmé ce 2 mars 2020 sur France info que l'impact sur la croissance sera "beaucoup plus significatif" que la première évaluation, qui était de 0,1% du PIB français. Mais il se refuse à donner un chiffre, et invite les acteurs à ne pas avancer d'évaluation fantaisistes, qui pourraient faire paniquer les marchés financier et entraîner des difficultés de financement pour les entreprises. Quoi qu'il en soit, le BTP ne fait pas partie des secteurs qui inquiètent le plus le ministre, à la différence de l'hôtellerie, la restauration, le transport aérien et l'évènementiel.
La BPI garante des prêts de trésorerie
A ce titre, Bruno Le Maire a rappelé que durant la période difficile qui s'annonçait, la banque publique d'investissement (BPI) se porterait garante des prêts de trésorerie des TPE-PME. L'État s'engage à mettre sur la table les fonds qui seront nécessaires à la pérennité des entreprises, et assure sa "solidarité totale vis-à-vis de tous les entrepreneurs, en première ligne". Le ministre invite également les collectivités locales à, comme s'est engagé à le faire l'État, considérer le coronavirus comme un cas de force majeure, et à ne pas appliquer de pénalités de retard à des entreprises missionnées sur un marché public.
Du côté des professionnels, l'heure est surtout à la sensibilisation et à l'information. La Fédération française du bâtiment, contactée par Batiactu, devrait publier incessamment un guide à l'attention de ses adhérents. Il listera l'ensemble des incidences d'une épidémie telle que celle du coronavirus sur le contrat de travail, les marchés privés et publics, l'absence de certains salariés, ou encore la perturbation des transports publics. Les bonnes pratiques et bons gestes seront aussi inclus et décrits. La FFB est également sollicitée par ses antennes locales au sujet de réunions et salons qui étaient programmés, mais dont la tenue menacée par l'épidémie naissante.
"Nous surveillons la situation avec notre réseau"
Du côté de la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb), contactée par Batiactu, on insiste notamment sur l'importance de traduire les documents d'informations et d'alerte en plusieurs langues, en raison de la présence de travailleurs détachés sur le territoire, ne maîtrisant pas le français.
Concrètement, les artisans rencontrent-ils des difficultés particulières sur le terrain, du fait du coronavirus ? Cela ne semble pas être le cas pour l'instant, "mais nous surveillons la situation avec notre réseau, de possibles retards d'approvisionnement voire des manques de produits ou de matériels", nous précise Patrick Liébus, président de la Capeb. L'organisation professionnelle se déclare surtout vigilante par rapport aux conséquences de l'épidémie "pour les déplacements" et "les possibles problèmes pour travailler sur les chantiers".
Les principales questions que les entreprises peuvent se poser