COVID-19. Les industriels de la construction, qui se disent déterminés à préparer la reprise d'activité une fois la crise économique du Covid-19 passée, attirent l'attention des pouvoirs publics sur le respect des bonnes pratiques et demandent des mesures d'accompagnement supplémentaires pour le secteur. Détails.
Dans le contexte sanitaire et économique actuel, causé par la pandémie de coronavirus, l'ensemble des secteurs n'ont d'autre choix que d'adapter leur activité, tout en préparant l'après-crise. La filière de la construction est logée à la même enseigne, après plusieurs semaines de négociations portant sur l'écriture du guide de bonnes pratiques de l'OPPBTP, et auquel n'adhèrent pas tous les acteurs du secteur. Dans un communiqué, les industriels de la construction se disent déterminés à relancer la machine économique de la filière une fois le confinement levé, mais appellent pour l'heure à respecter scrupuleusement les "gestes barrières" ainsi que les précautions d'usage explicitées dans le fameux guide, "des référentiels communs, pratiques, opérationnels, et de nature à conforter l'État, les employeurs, les salariés et les partenaires sociaux". Tout en admettant que "les dispositions contenues dans ces guides ne sont pas exhaustives et sont appelées à évoluer en fonction des retours d'expérience, des consignes gouvernementales et de l'évolution de la crise".
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Légère remontée de l'activité grâce à la réouverture de la moitié des points de vente et à "la reprise progressive de chantiers de petite rénovation diffuse"
L'Association française des industries des produits de construction (AIMCC) et le Comité stratégique de filière (CSF) Industries pour la construction indiquent par ailleurs être en lien avec les directions générales de l'Administration et le Conseil national de l'industrie (CNI) pour le lancement et le suivi des actions nécessaires à la reprise d'activité. Dans un communiqué, l'AIMCC précise participer depuis un mois maintenant aux réunions hebdomadaires de la cellule de crise économique instituée par le Premier ministre Edouard Philippe et le ministre de l'Economie Bruno Le Maire ; une structure qui permet notamment de recenser et de faire remonter aux pouvoirs publics les problématiques rencontrées par les professionnels.
Parmi celles-ci, l'arrêt de la production d'un "grand nombre des usines de fabrication de matériaux et des équipements pour la construction" en parallèle des fermetures de chantiers. Pour autant, les services prodigués auprès des clients se sont poursuivi, "grâce à leurs stocks et à la continuité des prestations de livraison". La réouverture de la moitié des points de vente et "la reprise progressive de chantiers de petite rénovation diffuse" permet de plus à l'activité de remonter légèrement, mais la situation demeure très variable selon les secteurs, l'espoir des industriels étant placé dans le guide de l'OPPBTP pour accentuer le mouvement.
Le BTP, secteur "nécessaire à la continuité de la vie économique et sociale de la Nation" ?
Cependant, cela ne sera pas suffisant pour accompagner le secteur dans sa reprise d'activité, estiment l'AIMCC et le CNI. Dans un communiqué, les organisations représentatives attirent l'attention sur les bonnes pratiques qu'il convient de mettre en oeuvre dès aujourd'hui, et demandent des mesures de soutien complémentaires. En premier lieu, elles demandent à ce que soient vigoureusement respectés les délais de paiements tout au long de la chaîne de production. Autre revendication : "l'octroi du bénéfice de l'activité partielle pour les sites industriels soumis à une baisse d'activité résultant directement de l'impact du coronavirus et indépendamment de leur volonté", les professionnels soulignant que les usines sont en bout de chaîne et que leur production se destine au marché français.
L'AIMCC et le CNI insistent également sur "la nécessité de continuer l'instruction des permis et autorisations de construire pendant la période de crise", affirmant que le projet actuel d'ordonnance sur ces délais administratifs le prévoit pour assurer un "minimum" d'activité et accélérer la reprise une fois la crise terminée. Les collectivités territoriales et les donneurs d'ordre privés sont dans le même temps appelés à maintenir les appels d'offres et les projets. En outre, les deux organisations demandent à ce que le BTP soit reconnu, par décret, comme secteur "'nécessaire à la continuité de la vie économique et sociale de la Nation', dans le cadre de l'ordonnance n° 2020-323 du 25 mars 2020". Un tel classement permettrait de garantir une reprise d'activité "dans les meilleurs délais", selon les professionnels.
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Préparer un plan de relance "résilient" de l'industrie de la construction, du bâtiment et des travaux publics
Les deux dernières recommandations des industriels de la construction portent sur une "coordination des actions nécessaires à la relance des chantiers et au service minimum d'activité économique", coordination qui associerait l'ensemble des acteurs de la chaîne de production. Enfin, un plan de relance "résilient" de l'industrie de la construction, du bâtiment et des travaux publics doit être préparé "en lien avec les travaux du pacte productif" et en tirant les leçons de la crise du Covid-19. Ceci pour conférer une "autonomie plus forte de notre économie" face aux crises actuelles mais aussi à venir. L'AIMCC conclut en demandant à ce que la reprise d'activité du secteur soit "concertée", avec des modalités "à définir avec l'ensemble des parties prenantes à l'acte de construire, aux côtés des pouvoirs publics et organisations syndicales".