Les cordistes sont une classe à part dans le secteur du BTP. Amenés à travailler en milieu naturel, urbain ou dans l'industrie, ils côtoient au quotidien les notions de risque et de sécurité. Reste qu'ils sont tous des passionnés. Afin de partager leur pratique, le challenge Petzl Ropetrip s'est déroulé ce week-end à Crolles près de Grenoble. Reportage.
Harnais bouclés, mousquetons à la ceinture, casques fixés sur la tête : les cordistes sont prêts à en découdre. Ou plus exactement à s'affronter sur leur terrain préféré : la hauteur. C'est en tout cas le défi proposé par le Petzl Ropetrip, premier challenge organisé près de Grenoble par l'entreprise Petzl, spécialiste du matériel de montagne mais également des équipements dédiés au travail en hauteur. Le but de l'opération ? Rassembler et regrouper une communauté réputée pour être très indépendante et autonome. «Les cordistes ne sont pas des personnes qui se déplacent sur des salons ou des opérations commerciales. C'est pourquoi nous avons eu l'idée de créer un événement. C'est plus facile d'établir un échange autour d'une passion», explique Bruno Lambert, chef de marché professionnel du fabricant Petzl.
Des échanges, rencontres, partages
Si des championnats de France existent, la nouveauté réside ici dans l'accueil d'équipes étrangères : russes, hongrois, bulgares, suisses et même des Singapouriens ! «On voulait réunir différentes nationalités pour voir comment ils évoluent dans leur métier, comprendre comment ils travaillent», poursuit Bruno Lambert. Une idée qui semble combler les participants, heureux de pouvoir partager les uns avec les autres : «L'échange international est très intéressant, cela nous permet d'apprendre des nouvelles techniques, des astuces», confie un cordiste suisse de chez Altimum. Et Armindo de chez Aplomb de renchérir : «Notre métier ne se résume pas à être pendu à une corde. Ici, on se rend compte qu'on n'exerce pas forcément de la même manière : certains disposent de deux poignées, d'autres d'un croll etc.». Des différences qui s'expliquent par une formation loin d'être uniformisée d'un pays à l'autre, notamment dans les pays de l'Est où la sécurité est bien souvent reléguée au second plan. «Une équipe russe avait du matériel non-réglementaire, on a dû leur prêter des casques et des équipements aux normes», précise un des organisateurs de chez Petzl.
Place à la compétition
Mais si l'échange est un point central de la manifestation, la compétition est également bien présente dans les têtes. Se mesurer, s'affronter dans un esprit de convivialité : au total, ce sont 80 cordistes venus de 14 pays différents qui ont participé au challenge. Pour cela, plusieurs épreuves ont été organisées au sein de V. Access, une salle de 800 m2 et de 20 mètres de haut, imaginée par Petzl, où l'intérieur et l'extérieur sont optimisés pour recevoir des cordistes. Au programme : épreuve d'évolution, de précision, de secours. «Ici, on teste la finesse de déplacement, les qualités athlétiques, l'esprit d'équipe », souligne Bruno Lambert. Avec un mot d'ordre du côté des organisateurs et des concurrents : la sécurité. Car comme le confie Sébastien Testé de chez Abside, entreprise spécialisée dans les travaux d'accès difficiles, les cordistes ne pas que «des grimpeurs», la sécurité «est indispensable et inhérente» à la profession. Dans cette ambiance agréable et responsable, les cordistes ont pu se confronter dans la bonne humeur. Et si tous s'accordent à dire que la victoire est accessoire dans ce genre de compétition, c'est l'équipe russe Hyperborea Evpator de St Petersbourg qui a décroché le trophée, une cloche, symbole de l'univers de la montagne, et des équipements Petzl.
Découvrez en page 2 des cordistes présents à l'événement
Paroles de cordistes…
Ni têtes-brûlées, ni casse-cous, les cordistes sont de véritables professionnels. En France, ils sont au nombre de 10.000 et réalisent des travaux de poses de filets au-dessus des routes, des réparations et nettoyages de bâtiments mais aussi des entretiens de silos ou cheminées. A l'occasion du challenge Petzlropetrip, ils ont réaffirmé leurs valeurs : sécurité, maîtrise des risques et amour du travail bien fait. Rencontre avec quelques-uns de ces passionnés.
«Nous allons là où personne ne peut intervenir», S.Testé de chez Abside
«Nous évoluons avec la sécurité à chaque moment. Avant d'intervenir sur un chantier, nous réalisons une analyse avec en priorité la
«Nous ne sommes pas que des grimpeurs», équipe ETH
«Nous ne sommes pas que des grimpeurs, nous sommes formés au risque«Pour les cordistes, la sécurité est primordiale», équipe Solution Corde
«J'ai d'abord été couvreur avant de m'orienter vers les travaux d'accès difficiles. J'aime l'adrénaline que procure le métier de«A Singapour, la pratique est très stricte», Anuar Hassan, All Access
Petzl Ropetrip, un challenge pour cordistes
A Crolles près de Grenoble, près de 80 cordistes se sont confrontés les un aux autres lors du Petzl Ropetrip qui s'est déroulé du 6 au 7 octobre.
Ambiance conviviale
L'idée du Petzl Ropetrip ? Rassembler la communauté de cordistes autour d'un événement et de leur passion.
Epreuve d'agilité
Parmi les épreuves de la compétition, les cordistes devaient grimper un échafaudage et descendre un mur avec un seau d'eau.
Une compétition athlétique
Les différentes épreuves du Petz Ropetrip ont été imaginées et pensées par rapport au quotidien que vivent les cordistes.
Pose d'un tube en hauteur
Outre la montée d'un échafaudage, les cordistes devaient également faire une pose d'une tube. Le tout avec un seau d'eau accroché à la ceinture.
Epreuve de rapidité
Le challenge Petzl ropetrip
Les équipes devaient présenter des qualités d'agilité, de vitesse et de précision.
Un challenge, 14 nationnalités
Au total, ce sont 80 cordistes venus de 14 pays différents qui ont participé au challenge.
Epreuve de la cible
L'épreuve de la cible est un épreuve à trois. Les équipiers devaient se coordonner pour toucher la cible qui était à terre.
Un cordiste à l'assaut du challenge Petzl Ropetrip
C'est l'équipe russe Hyperborea Evpator de St Petersbourg qui a décroché la victoire.