Comment les sociétés coopératives de production du BTP se positionnent-elles par rapport au développement durable ? C'est ce qu'a voulu savoir la fédération de ces coopératives à travers une enquête sur leur intérêt pour cette question, leurs démarches et les points à améliorer pour évoluer sur ce marché. Résultats.
L'avenir passera par le développement durable : les Sociétés coopératives de production (Scop) du BTP n'en doutent pas, à croire la récente enquête menée par la fédération nationale des Scop. Elles sont en effet nombreuses à s'y préparer (53%), ou au moins à y réfléchir (38%).
Cependant, la majorité des coopératives interrogées estime que le développement durable n'est pas encore une réalité tangible et un argument commercial (57%), mais plutôt un marché et des pratiques en devenir touchant tous les corps de métier (70%), qui présente de réelles source d'opportunités (50%).
Forte réduction des nuisances
Au rayon des acquis du développement durable, la réglementation concernant l'élimination des déchets sur les chantiers semble être entrée dans les pratiques. Les Scop sont attentives à éviter le gaspillage, et 92% expliquent que les nuisances engendrées par les travaux ont été réduites. Il est à noter également que nombre de coopératives ont mis en place des mesures concernant les équipements et le cantonnement en vue d'améliorer les conditions de travail (88%), et un tiers d'entre-elles ont pensé à limiter le champ géographique de leur activité pour améliorer leur plan carbone. Mais 43% indiquent tout de même qu'il semble difficile de réduire leur périmètre.
A noter que ce sont les coopératives de moins de 10 salariés qui paraissent les plus enclines à favoriser les pratiques vertes : 73% de ces petites structures considèrent «être une force de proposition face à un architecte en matière de développement durable». Reste encore à convaincre les jeunes, dont 50% des coopératives soulignent qu'ils ne sont pas spécialement intéressés par les questions liées à ce sujet.
Aborder les nouveaux marchés
«Un nouveau marché est en train d'émerger avec l'offre globale qui va obliger les corps d'état et les entreprises à travailler ensemble de façon organisée, dès la conception des travaux et jusqu'à la livraison des locaux», indique la fédération nationale des Scop du BTP. Son président, Jacques Petey, a d'ailleurs fait part de son envie de mettre en place des groupes de travail inter-métiers et inter-régions, visant à réfléchir à une offre globale coopérative «pour aborder concrètement les nouveaux marchés du développement durable». Le sondage a fait ressortir, en effet, le besoin d'un travail commun de l'ensemble des corps d'état car «la diversité des métiers techniques complexifie la démarche et la coordination nécessaire».
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