EFFICACITE ENERGETIQUE. Quel est l'impact réel des prestations de services énergétiques et des contrats avec engagements de performance ? D'après le Syndicat national de l'exploitation climatique et de la maintenance (SNEC) l'économie serait réelle. L'enquête de 2017 confirmerait ainsi les résultats déjà observés en 2016. Zoom.

Le SNEC, syndicat des gestionnaires de services dans le domaine de l'efficacité énergétique mène chaque année une enquête sur l'impact des prestations de services auprès de ses adhérents. Déjà, en 2016, il soulignait que les gains étaient significatifs entre les installations sous "contrat de maintenance" simple et celles sous "contrat d'exploitation avec engagement d'économies d'énergie". L'écart était de -17 % de consommations pour les secondes, soit une économie au mètre carré d'environ 24 kWh. L'enquête 2017 tend à confirmer cette tendance.

 

Le panel étudié représente à peu près 33 millions de m², soit environ 490.000 logements. L'ensemble des bâtiments équipés de chauffage collectif présente une consommation moyenne de 124,4 kWh/an/m². Pour les bâtiments sous contrat de moyens, elle atteindrait, selon le SNEC, les 136 kWh/an/m². En revanche, pour ceux sous contrat de performance, elle ne serait que de 111,4 kWh/an/m². Soit une différence de -18 % de consommations, un chiffre légèrement amélioré par rapport à 2016. Le syndicat rappelle que le contrat de maintenance ne couvre que l'entretien des équipements quand le contrat de service ajoute à cette tâche, le suivi et le pilotage de l'installation, ainsi que des actions sur le comportement des usagers pour parvenir à une réelle baisse de la demande énergétique. D'autres contrats, encore plus larges, incorporent même la modernisation des équipements techniques, voire des interventions lourdes sur le bâti afin de le rénover.

 

Vers une généralisation des contrats à garantie de performances ?

 

Le document rappelle que les contrats de performance ne représentent à ce jour que 49 % de toute la puissance installée des chauffages collectifs. La généralisation de ces engagements à l'ensemble du parc résidentiel et tertiaire pourrait donc constituer un levier d'action pour parvenir à des réductions de consommations globales. Le SNEC estime même qu'il serait possible de diminuer de 1,3 million de tonnes équivalent pétrole, la facture française. "Ainsi, mettre en place des CPE Services permettrait d'atteindre 36 % des économies attendues (celles fixées par la loi de Transition énergétique pour la croissance verte, Ndlr)", souligne-t-il. Et il va même plus loin : en élargissant le périmètre des contrats pour inclure la rénovation technique, qui peut signifier un changement de générateur de chaleur, une meilleure isolation des réseaux ou un remplacement des équipements de ventilation, 10 % d'économies supplémentaires pourraient être obtenus, portant le gain total à 25-30 %. Selon les estimations du syndicat, le temps de retour sur investissements serait compris entre 6 et 10 ans, rendant les opérations "autoportantes financièrement sur la durée du contrat". Les montants à débourser oscilleraient entre 50 et 80 €/m².

 

Dans le cas d'un contrat de rénovation globale, avec des interventions supplémentaires sur le bâti (isolation, étanchéité), les montants sont encore plus importants, supérieurs à 150 €/m². Le SNEC note : "Ce type de travaux ne s'avère donc pas pertinent dans le cadre d'une rénovation du patrimoine, de réfections de façades, de toitures…", ceci en raison d'un temps de retour sur investissement trop long, supérieur à 15 ans.

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