La proposition faite mardi par l'Union nationale de la propriété immobilière (UNPI) d'instaurer un contrat de location inspiré du CPE (contrat première embauche) attise les polémiques au sein de la profession. Jean-Louis Borloo, le Parti socialiste, la CLCV et autres CNL ont vivement critiqué cette «location à l'essai».

«L'éventualité d'un nouveau type de contrat de location dit ?à l'essai? est tout à fait illégale et inacceptable», a déclaré Jean-Louis Borloo, ministre du logement et de la cohésion sociale. Et ce dernier de rappeler «la nécessité absolue de préserver l'équilibre des rapports contractuels entre propriétaires et locataires». Selon le ministre, «le système de garantie Loca-Pass existe pour garantir l'accès au logement des salariés, des jeunes de moins de 30 ans en recherche d'emploi et pour tous les types de contrats de travail».

Et les critiques vont bon train ! Le Parti socialiste a ainsi lui aussi jugé «scandaleuse» cette proposition. Selon Annick Lepetit, secrétaire nationale au logement, cela«toucherait directement les familles les plus pauvres». Celle-ci estime d'autre part que sa «finalité sous-jacente» serait «de profiter du turn-over annuel pour de nouveau augmenter les loyers». Le PS propose ainsi de «mieux protéger les locataires et les propriétaires par un dispositif de garantie des risques locatifs, qui sécuriserait les premiers et assurerait la solvabilité aux seconds».
De son côté, la CLCV a quant à elle dénoncé «l'insécurité économique qui s'ajoute à l'insécurité résidentielle». «De l'avis de tous les professionnels, la loi du 6 juillet 1989, qui régit le droit commun de la location, a instauré un équilibre entre les droits et obligations des bailleurs et des locataires. En modifier les termes ne ferait que fragiliser cet équilibre reconnu par tous», explique l'association. Et de déclarer : «A un moment où le Premier ministre a formellement réaffirmé que l'instauration de nouveaux contrats de travail s'accompagnerait d'une plus forte sécurisation de l'accès au logement, cette proposition nous semble incompréhensible».
Même constat de la part de la Confédération Nationale du Logement (CNL) qui dénonce ce types de «contrat précaire». «En France, 5.670.000 personnes souffrent du mal-logement, comme le révèle le dernier rapport de la Fondation Abbé Pierre», rappelle la confédération. Et de poursuivre : «Avec ces nouveaux contrats, la fragilisation de la population va s'amplifier».

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