Batiactu : Votre travail sur l'espace public vous a aussi conduit à supprimer les panneaux publicitaires, geste qui a fait grand bruit.
E. P. : Il faut cultiver la singularité de la ville. Grenoble a eu cette image d'une ville citoyenne qui foisonne, mais cette image s'est réduite petit à petit à une ville de la micro-électronique avec des problèmes de sécurité. Il fallait donc retrouver une histoire commune, que chacun des citoyens s'en sente partie prenante et y contribue.
Supprimer les panneaux publicitaires va favoriser le commerce de proximité. Ces panneaux sont phagocytés par les grandes marques de lingerie ou d'alcool. Ce n'est pas ce que nous souhaitons que nos enfants voient quand ils vont à l'école. En revégétalisant et en favorisant la publicité locale, nous contribueront à améliorer notre espace public. Car ces panneaux sont, depuis lundi, en partie remplacés par des arbres. Certes, c'est une manne financière en moins, d'environ 150.000 euros, sans compter le coût généré par d'autres supports d'affichage qui viendront s'ajouter. Mais l''idée n'est pas de gagner de l'argent avec cette opération, argent qu'on a économisé sur d'autres postes par ailleurs (réduction des salaires, suppression des véhicules de fonction, voeux…). C'est un signal fort, avec des retours très positifs de nos concitoyens.
E. P. : Il faut cultiver la singularité de la ville. Grenoble a eu cette image d'une ville citoyenne qui foisonne, mais cette image s'est réduite petit à petit à une ville de la micro-électronique avec des problèmes de sécurité. Il fallait donc retrouver une histoire commune, que chacun des citoyens s'en sente partie prenante et y contribue.
Supprimer les panneaux publicitaires va favoriser le commerce de proximité. Ces panneaux sont phagocytés par les grandes marques de lingerie ou d'alcool. Ce n'est pas ce que nous souhaitons que nos enfants voient quand ils vont à l'école. En revégétalisant et en favorisant la publicité locale, nous contribueront à améliorer notre espace public. Car ces panneaux sont, depuis lundi, en partie remplacés par des arbres. Certes, c'est une manne financière en moins, d'environ 150.000 euros, sans compter le coût généré par d'autres supports d'affichage qui viendront s'ajouter. Mais l''idée n'est pas de gagner de l'argent avec cette opération, argent qu'on a économisé sur d'autres postes par ailleurs (réduction des salaires, suppression des véhicules de fonction, voeux…). C'est un signal fort, avec des retours très positifs de nos concitoyens.
Batiactu : La révision du PLU mentionne l'interdiction de construire des immeubles de grande hauteur. Vous êtes donc contre les tours ?
E. P. : Nous sommes entourés de montagnes, il faut que les constructions restent à taille humaine. Il y a eu un projet de deux tours de 100 m de haut, c'était l'époque où Grenoble se comparait à New York dans l'esprit de mon prédécesseur. Il s'agissait de deux tours qui devaient être mises en vis-à-vis, l'une à l'Esplanade, l'autre sur la Presqu'île, comme des portes d'entrée sur l'Isère. Ce n'est pas forcément l'image de la tour qui est remise en cause, mais ça ne correspondait pas à notre identité de ville. C'est pourquoi nous avons fait annuler cette décision.
Batiactu : Pour finir, pouvez-vous résumer en quelques mots votre vision de l'habitat et de l'urbanisme ?
E. P. : Pour moi, l'urbanité a d'abord une dimension citoyenne, autour d'espaces de projets et d'espaces de conflit d'usages. Une ville doit répondre aux besoins de ses habitants en termes de logements, de mobilité, de santé, d'éducation, de sécurité, et répondre aux enjeux du 21e siècle en termes d'efficacité autour de l'eau, des matières premières, de l'énergie. En ce moment, nous organisons beaucoup de conférences sur le thème de la COP21. Nous devons être à la croisée des besoins fondamentaux et des enjeux du 21e siècle, sans oublier les aspects sociaux-économiques et environnementaux, et nous cherchons des solutions qui fonctionnent pour les trois à la fois. C'est ce qui fait le débat autour de la ville et de l'espace public aujourd'hui.