Des éclaircies dans les pays émergents tels que le Brésil, la Chine ou l'Inde où les besoins d'infrastructures restent immenses ; des orages sur la Grèce et l'Espagne ; une sortie progressive des Etats-Unis ; et quelques signes d'accalmie en Allemagne, au Royaume-Uni et en France : c'est ce qui ressort de l'étude sur la construction publiée jeudi 21 juin par l'assureur-crédit Euler Hermes. Explications.
« La corrélation avérée entre le lien intime construction et croissance a encouragé l'utilisation de politiques de relance par la construction pour sortir de la crise », affirme l'assureur-crédit Euler Hermes dans une analyse publiée ce jeudi 21 juin. De ce fait, et sans retour de la croissance, la construction doit, selon l'étude, revenir à ses fondamentaux, ou chercher de nouveaux relais.
Toutefois, « les politiques économiques ont souvent un coût élevé, reconnaît Ludovic Subran, chef économiste du groupe Euler Hermes. Aujourd'hui, il devient donc difficile de les actionner du fait de la dette des États et des conditions de financement des ménages. Or, le coup de frein sur les politiques de soutien se fait sentir de manière particulièrement aiguë dans les pays du sud de l'Europe. »
Un niveau d'endettement très élevé
D'après l'assureur-crédit, ces évolutions confortent ainsi « le déplacement du centre de gravité du secteur de la construction vers les pays émergents tels que le Brésil, l'Inde et la Chine » où les perspectives de croissance sont beaucoup plus favorables. En revanche, pour les entreprises françaises qui n'ont pas accès à ces marchés, 2012 et 2013 seront de nouveau des années de grande vulnérabilité. (Lire l'encadré en page 2).
L'endettement des Etats et la dégradation de la situation financière des ménages sont autant de freins pour espérer un regain de la croissance dans le secteur. En effet, à l'endettement des États et aux prévisions de croissance économique défavorables des pays développés, s'ajoutent l'augmentation du ratio de dette hypothécaire des ménages. Les signes sont donc passés au rouge. « Il atteint cette année 85% du PIB au Royaume-Uni, 76,5% aux Etats-Unis, souligne de son côté Yann Lacroix, économiste du spécialiste de l'assureur-crédit. Et la durée moyenne en France est de 17 ans, mais 16% des prêts se font désormais sur des périodes comprises entre 25 et 30 ans. »
Baisse de rentabilité
Dans ce contexte économique fragile, les entreprises du secteur sont aussi confrontées à une baisse de leur rentabilité. « Si la rentabilité des grands groupes européens et américains reste supérieure à celle des groupes asiatiques, elle s'érode néanmoins année après année », estime Yann Lacroix. Et d'ajouter : «Les groupes européens ont vu leur rentabilité reculer de 1,4 point en deux ans. Celle des entreprises françaises est attendue en baisse en 2012 à 3,4% du chiffre d'affaires. » *(Lire l'encadré en page 2).
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