ÉTUDE. La construction bois permettrait-elle de soulager les citadins lors des périodes de fortes chaleurs ? Ce sont en tout cas les conclusions d'une étude commandée par Woodeum, réalisée par le cabinet Pouget. Détails.
Le bois a déjà le mérite de stocker le carbone ; aurait-il en plus l'avantage de réagir favorablement en cas de canicule ? Ce sont les conclusions d'une étude menée par Woodeum, avec le cabinet Pouget consultants, sous le contrôle de l'Apave. "Nous avons simulé les effets de la canicule de 2003 sur un bâtiment en structure bois CLT, en comparant les résultats avec un bâtiment traditionnel", nous explique Julien Pemezec, président de Woodeum résidentiel. "Il en ressort que la construction bois, avec un isolant performant, est très confortable à vivre en été. La température diminue rapidement la nuit, et dans les jours suivant un épisode de chaleur." De quoi éviter la persistance d'îlots de chaleur en ville, le bois ayant peu d'inertie thermique.
Quand la faible inertie du bois devient un atout
"Le bois, à l'inverse des matériaux à grande inertie tels que la pierre ou le béton, réagit quasi-instantanément à une impulsion de chaleur", assurent les auteurs de l'étude, illustrant notamment leurs travaux par le schéma ci-dessous :
D'après ces travaux, en cas de canicule, il fait donc aussi chaud dans un bâtiment bois que dans un bâtiment béton ; mais la chaleur se dissipe plus rapidement dans le cas du bois. Cet effet jouerait encore plus dans les jours suivant l'épisode de chaleur :
"Une paroi en béton, à forte inertie, ayant emmagasiné de la chaleur, continue de rayonner cette chaleur durant la nuit, au grand désespoir des occupants", décryptent les auteurs de l'étude. A l'inverse d'une paroi CLT qui abaisse la température "dès la nuit arrivée". "Le niveau d'inertie du bois était considéré comme un contre-argument par rapport à son utilisation ; aujourd'hui on comprend qu'il s'agit d'un vrai atout, au contraire", résume Julien Pemezec.