Comme l'ensemble du secteur du bâtiment, la construction bois a connu un tassement en 2014. Si la part de marché de ce matériau se maintient, c'est notamment grâce aux extensions et surélévations qui représentent désormais plus de 20 % de l'activité. Détails.
Le secteur de la construction bois a souffert, en 2014 : l'activité a baissé, avec un chiffre d'affaires global de 3,7 Mrds € HT (-8 %). Une situation difficile qui se reflète également dans le nombre d'entreprises positionnées sur ce secteur de la construction qui a diminué par rapport à 2012 (1.984 sociétés, -10 %), ou dans le nombre d'emplois, en recul, à 28.850 salariés (-6 %). Mais ces chiffres ne sont pas les seuls enseignements de l'enquête nationale, commanditée par France Bois Forêt et le Codifab. Certaines perspectives seraient encourageantes.
"Malgré le contexte économique dégradé, la construction bois maintient ses parts de marché à 10,4 %, pour la maison individuelle", explique Eric Toppan, le coordinateur de l'Observatoire économique de France Bois Forêt. En tout, 10.350 maisons bois ont été construites, contre 14.320 en 2012 (-28 %) dans un marché qui s'est lui-même fortement contracté (-27 %). "Les extensions-surélévations en bois connaissent une hausse significative des parts de marché, qui passent de 14,7 % en 2012 à 20,1 % en 2014", poursuit-il. Le secteur de l'individuel groupé a également progressé, à 11,2 % (+1,4 %), tout comme l'activité "entretien-amélioration" des entreprises (+18 %). L'enquête révèle également que dans le secteur du non résidentiel, la part de marché est restée globalement stable avec des disparités entre les bâtiments industriels et artisanaux en baisse (-0,7 %), le tertiaire privé (bureaux et commerces) ou privé (écoles, mairies) en légère croissance (+0,3 %), ou les bâtiments agricoles en forte hausse (+2,6 %).
L'ITE en progrès
Du côté des sociétés, l'enquête révèle que ce sont les entreprises de charpente et de menuiserie qui ont le plus d'expérience, avec 60 % d'entre elles qui ont plus de 10 ans d'existence. Les industriels renforcent leur position sur le marché de la construction bois, et représentent maintenant 28 % de l'activité globale. "Les entreprises ont également renforcé leur positionnement sur le marché de l'isolation thermique par l'extérieur puisque 52 % des entreprises présentes (…) déclarent avoir réalisé des travaux dans ce domaine contre 47 % en 2012", détaille l'étude. Régionalement, c'est le Grand-Est qui domine tout le secteur : à lui seul il représente 29 % du CA national avec 2.240 maisons bois construites (22 % des constructions) et 2.145 extensions-surélévations (23 % du marché français). Ce vaste territoire est suivi par la région Rhône-Alpes (19 %) et par le Grand Ouest (16 %).
Côté approvisionnement en matière première, les réseaux de négoces et coopératives tirent leur épingle du jeu, avec une moyenne de 43 % des cas en 2014 (+7 %). Ils passent devant les scieries françaises, qui sont contactées en direct dans 40 % des cas. L'Observatoire avance trois explications : "La conjonction de négoces qui se sont orientés vers le bois et spécialisés dans ce domaine ; le transfert de stocks des entreprises vers le négoce ; et la volonté du négoce - déjà présent sur ce marché - de le développer".